Une majorité des habitants de 34 pays africains condamnent les efforts de leurs gouvernements en matière de lutte contre la corruption, selon les enquêtes réalisées par Afrobaromètre auprès de 51000 citoyens. Une des conclusions de cette étude, est que les citoyens des pays africains considèrent que leurs gouvernements ont failli dans leur lutte pour endiguer la corruption.
En effet, 56% des citoyens ont déclarés que leurs gouvernements luttent « plutôt mal » ou « très mal » contre la corruption, tandis que seulement 35% jugent au contraire qu’ils agissent « plutôt bien » ou « très bien ». Les statistiques montrent que pour les 16 pays régulièrement suivis depuis 2002 dans le cadre des enquêtes Afrobaromètre , les perceptions négatives ont augmentés de 46% à 54% ; avec seulement cinq pays affichant une baisse de celles-ci au cours de la dernière décennie.
Ces mauvaises perceptions persistent en dépit du fait que l’éradication de la corruption et l’amélioration de la gouvernance en Afrique ont été des priorités pour la plupart des grandes organisations internationales et pour de nombreux dirigeants politiques depuis le milieu des années 1990.
Dans l’ensemble des 34 pays, la perception de la corruption est la plus forte vis-à-vis des policiers, suivis des responsables gouvernementaux et des agents du fisc. Les membres du bureau du Président sont cependant perçus comme les moins corrompus.
Aussi, les principaux résultats de cette enquête se composent comme suit :
-Plus de 5 citoyens sur 10 (56%) déclarent que leurs gouvernements luttent mal contre la corruption. Dans les 16 pays suivis au cours de la dernière décennie, les évaluations négatives ont augmentés de 8% depuis 2002.
-Les policiers sont considérés comme étant les plus corrompus sur l’ensemble des 34 pays, avec 43% des citoyens estimant que « la plupart » ou « tous » sont impliqués dans la corruption. Cette perception négative de cette institution est plus marquée au Nigéria (78%), suivi par le Kenya (69%) et la Sierra Leone (69%).
-Près d’un répondant sur trois (30%) déclare avoir versé au moins un pot-de-vin au cours de l’année passée pour obtenir un service ou éviter un problème. Cette perception est très variable selon les pays, exemple : de seulement 4% pour les Botswanais, elle s’élève à 63% pour les Sierra-Léonais. Le plus souvent, les pots-de-vin sont nécessaires pour obtenir un document ou un permis : 16% des participants à l’enquête ont déjà payé un pot-de-vin pour cette raison.
-Les citoyens les plus pauvres sont davantage confrontés aux pots-de-vin que ceux dont la situation financière est plus favorable. Près d’une personne sur cinq (18%) ayant manqué au moins une fois de nourriture au cours de l’année passée, a payé un pot-de-vin à un fonctionnaire pendant la même période pour bénéficier de soins médicaux. Alors même que seulement 12% de ceux qui n’ont jamais manqué de nourriture l’on fait.
AB


