Avant la chute du prix du baril de pétrole, laquelle annonce une crise budgétaire et, conséquemment, une crise économique et financière d’une grande ampleur, l’Etat a néanmoins disposé en moyenne annuelle d’une masse budgétaire de ressources propres de près de 2.400 milliards de francs CFA au cours des 5 dernières années, soit plus du double de la moyenne annuelle des 8 dernières années de l’ère Omar Bongo Ondimba.
On n’a pas constitué une épargne budgétaire conséquente ou alimenter substantiellement le Fond des Générations Futures, ou encore renflouer dans notre compte d’opérations de la Banque Centrale, nos réserves qui sont aujourd’hui à un niveau des plus misérables jamais atteints depuis des décennies.
En moins de six ans la masse salariale des agents de la Fonction Publique a presque doublé sans que leur pouvoir d’achat s’accroisse. L’explication la plus plausible serait que de nombreux agents de l’Etat payés sont des agents fictifs, une bonne partie de l’argent inscrit au budget va certainement ailleurs.
On se prévaut, certes, d’une certaine croissance, mais c’est en réalité une croissance fictive, une croissance sans développement. A vue d’œil, en effet, depuis six ans, la pauvreté a atteint dans le pays des niveaux extrement inquiétants : des dizaines et des dizaines des milliers de gabonais sont plongés dans une extrême misère, sans eau courante, sans électricité, sans de quoi se nourrir convenablement, plus de 30% de la population active sont aujourd’hui au chômage, niveau jamais atteint auparavant.
Le Chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba a agrandit en moins de sept ans son faramineux patrimoine personnel immobilier, à l’intérieur et à l’extérieur du Gabon, ainsi que son parc de grosses cylindrées et de jets. La destruction cynique de l’administration gabonaise ou son étonnant dédoublement dans certains secteurs, jetant dans un chômage endémique des centaines et des centaines de cadres de haut vol, surdiplômés, remplacés par des farceurs incompétents, mais néanmoins docteurs en détournements de deniers publics.
La paralysie quasi permanente des services publics, les grèves à n’en plus finir, la corruption amplifiée partout dans ce qui reste d’administration en fonctionnement intermittent, on se rend bien compte, hélas, que le Gabon est tombé plus bas que jamais, matériellement et, surtout, moralement. Notre pays, à travers les images qu’on en donne et ce qu’on en dit depuis trois ans notamment, est devenu la risée du monde entier.
Les vrais patriotes gabonais ne peuvent supporter plus longtemps un tel déshonneur, en continuant à cautionner ou à soutenir ce régime. Il faut croire, finalement, que le dessein secret de nos Emergents était précisément d’immerger le Gabon dans un tel chaos, après s’etre énormément enrichis. Tous les vrais et dignes fils du Gabon qui nous ont précédés dans l’au-delà, doivent se retourner chaque jour dans leurs tombes.
SKB


