Au moment de notre accession à l’indépendance en 1960, le Gabon était confronté principalement aux différences, à la cohésion sociale, l’esprit de citoyenneté commune parmi les gabonais de diverses origines ethniques.

A la faveur du renouveau démocratique consécutif à la tenue de la Conférence nationale de 1990, ces préoccupations ont suscité une nouvelle dynamique qui a conduit tous les acteurs politiques à élaborer un cadre de promotion du pluralisme, d’intégration et de culture des droits de la personne. En réponse à la demande sociale pressante, et en interrelation avec elle, les acteurs politiques de la Conférence nationale ont jeté les bases d’un processus démocratique qui prend en compte la diversité ethnique dans les structures institutionnelles qui en sont issues.

La démocratie est un label universel qui garantit les libertés individuelles et collectives, en vue de l’épanouissement total de la nation. c’est le seul espace politique apte à garantir les valeurs de tolérance, de compréhension et de respect des droits de la personne. son affirmation et sa consolidation sont la seule réponse à opposer à ceux qui, aujourd’hui, croient avoir un destin national en se référant à des catégories obsolètes, à ces imprécateurs qui veulent peindre notre pays avec des traits de flamme.

L’objectif ici a été de montrer où se situent les points de désaccord touchant précisément l’intrusion des références ethniques dans le débat politique national, et de dégager les lignes d’une posture politique de reconnaissance mutuelle susceptible d’engendrer, non seulement une paix civile durable, mais aussi une convivialité authentique fondée sur le respect des identités. Car il s’agit moins, tout compte fait, dans une démocratie comme la notre, de réduire les différences que de réduire les résistances, celles qui nous empêcheraient de nous rencontrer ou celles qui nous maintiendraient dans des a priori oblitérant, stériles, destructeurs et déshumanisants.

SKB