
Le Collectif des patrons de la presse privée gabonaise dénonce le silence coupable des plus hautes autorités sur la date de la répartition du budget de la stratégie de communication du Covid-19. En cultivant l’omerta, elles ont bafouées ainsi les règles les plus élémentaires de la bonne gouvernance, non seulement de l’argent public, mais aussi de l’argent des institutions internationales. Cette attitude est une menace pour la liberté de la presse et pour la prise en charge des entreprises de presse nécessaires pour la lutte contre le coronavirus.
En effet, le Collectif condamne l’opacité totale de la prise de décision qui a abouti, sans aucune concertation, à s’approprier un fonds censé bénéficier à toute la presse sans discrimination de support. Il pointe aussi du doigt ce montage hasardeux qui ne répond pas aux règles de fonctionnement du ministère de la Communication et dont la régularité peut légitimement être interrogée, notamment au regard des règles communautaires.
De plus, le Collectif remet en cause la vision à court terme de cette attitude qui n’est ni plus ni moins qu’un nouvel artifice imposé dans l’urgence là où une politique globale et concertée sur l’équilibre de l’écosystème de la presse paraît indispensable.
L’État envoie ainsi un signal largement défavorable à l’attention de ceux qui, comme le Collectif, appellent de leur vœux une aide à la presse, en phase avec la réalité et accompagnant ses changements plutôt que comme une ligne de front bâtie pour maintenir l’existant durant cette crise sanitaire.
Aussi, ce détournement qui ne dit pas son nom prive incontestablement le secteur de la presse de ressources financières indispensables à sa survie économique en cette période de Covid-19. Le Collectif des patrons de la presse privée gabonaise en appelle donc au Président de la République et à toutes les institutions de contrôle de la gestion publique, pour rétablir les entreprises de presse dans leurs droits, à savoir la rémunération tout simplement de leur mission de service public dans les meilleurs délais.
FOG

