« Éditorial sur la défiance des autorités : Un phénomène mondial » par Petit-Lambert Ovono

Les Gabonais ont traversé une période extrêmement difficile, mortifère, avec Ali Bongo, le PDG et Bilie-By-Nze. Plusieurs n’en sont pas sortis indemnes. Mais il y a plus que cela. Au Gabon, la défiance envers les autorités de la transition s’est intensifiée cette année, révélant des craquements et des fractures dans la confiance que les citoyens portent à leur libérateur, au Gouvernement, aux institutions et aux médias. Ce phénomène, qui transcende les frontières géographiques et culturelles, soulève des questions cruciales sur la santé de notre démocratie et la cohésion sociale.

L’émergence de cette défiance peut être attribuée à plusieurs facteurs interconnectés.

Tout d’abord, la crise économique exacerbe les inégalités, créant un fossé entre les élites politiques et les citoyens.

Alors que des milliers de personnes luttent pour joindre les deux bouts, les scandales de détournement des fonds publics, de corruption, d’enrichissement illicite, et l’opacité de certaines décisions politiques alimentent un sentiment d’injustice.

Le pouvoir commence à être perçu comme déconnecté des réalités quotidiennes des citoyens, alimentant ainsi un ressentiment croissant.

Parallèlement, la désinformation, exacerbée par les réseaux sociaux, contribue à éroder la confiance.

Dans un monde où les faits et les rumeurs cohabitent, il devient difficile de distinguer la vérité des mensonges. Les institutions, jadis considérées comme des références fiables, sont désormais souvent remises en question, ce qui incite de nombreux individus à se tourner vers des sources alternatives, parfois douteuses. Cette quête d’information est souvent motivée par un besoin de validation de leurs propres croyances, renforçant ainsi les bulles informationnelles et la polarisation.

Face à cette défiance croissante, les autorités doivent repenser leur approche. L’évaluation des interventions de l’État (les politiques publiques, les programmes, les projets, les mesures, toutes les actions ainsi que toutes les promesses) dans la transparence, la responsabilité et l’engagement véritable envers les citoyens sont plus que jamais nécessaires.

Le Gouvernement doit adopter une communication claire et honnête, en impliquant les citoyens dans le processus décisionnel.

Créer des espaces de dialogue et de participation peut aider à reconstruire la confiance, en montrant que les voix des citoyens comptent.

Il est impératif que les dirigeants reconnaissent que la défiance n’est pas simplement un défi à surmonter, mais une opportunité de réévaluer et de revitaliser les systèmes démocratiques.

En plaçant les préoccupations et les attentes des citoyens au cœur de leur agenda, les autorités peuvent commencer à réparer les liens qui se sont distendus.

La défiance des autorités est un phénomène mondial aux implications profondes.

Pour restaurer la confiance, il est essentiel d’adopter une approche proactive et inclusive, car une démocratie en bonne santé repose sur un partenariat solide entre les gouvernants et les gouvernés. L’avenir de notre société dépend de notre capacité à surmonter cette défiance et à construire un avenir où la voix de chaque citoyen est entendue et respectée.Débattons avec passion.Bon journée.PETIT-LAMBERT OVONO ÉVALUATEUR CERTIFIÉ DES POLITIQUES PUBLIQUES ÉDITORIALISTEPRÉSIDENT DE SOGEVAL

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