Chaque peuple a les dirigeants qu’il mérite entend-on souvent dire par dépit, pour fustiger l’indolence et l’insouciance de certains compatriotes qui ont décidé d’être des sans opinions fixes à la solde du plus offrant.
Mais en regardant droit dans les yeux le quotidien des victimes auto-désignées, l’on est tenté de croire que cette affirmation ne peut être soutenue dans l’absolu.
Il suffit d’arpenter les quartiers dits sous-intégrés où les maisons sont non-alignées pour se rendre compte de la cruauté de l’envers du décor.
Affirmer que le Gabonais vit mal n’est pas une information, mais c’est dire que le gabonais a choisi de vivre mal parce qu’il s’offre au plus offrant qui serait une information car elle soulève plusieurs questions.
Entre autres questions, les plus probables sont les suivantes :
Pourquoi le Gabonais choisirait-il de vivre mal dans ce pays si riche pays ?
Le Gabonais serait-il insensible à sa misérable condition et à la condition de son semblable ?
Le Gabonais serait-il différent d’un autre africain de la sous-région ?
Enfin, le Gabonais serait-il moins intelligent que quiconque d’autres humains ?
Si ces questions paraissent évidentes, les réponses, elles, sont sans embage.
Le gabonais est simplement humain avec ses défauts et ses qualités. Il n’est ni insensible, ni réactionnaire, il cultive la Paix et l’Humilité
Le Gabonais est simplement victime de son humanisme et de sa compassion pour son bourreau. En toute insouciance il a subi l’injustice sans choisir le désordre et pourtant c’est cette maxime qu’on lui a vendue comme la norme sociétale de bonne gouvernance.
Le Gabonais n’est pas insensible à la condition de son prochain, sauf que la solidarité se fait par pallier et obéit à certains codes.
En période de basse saison politique, l’homme politique n’aide que son électeur supposé ou avéré par acquis de conscience ou par compassion.
En période de haute saison politique, comme c’est le cas, l’homme politique aide l’électeur potentiel et le supposé mobilisateur, l’homme capable d’apporter le maximum de suffrages grâce à une aura possible ou affirmée.
L’homme politique apporte son aide à qui soit capable de prouver son mérite. Même l’État qui a le droit d’apporter le bien-être aux populations a démissionné par la faute de ceux censés agir en son nom.
Affirmer que le Gabonais mérite ses dirigeants est un cynisme répugnant car nul ne peut s’habituer à la misère. Le peuple a été affamé par stratégie politique pour mieux être l’assujetti. Même lorsque la situation économique du pays l’a permis, l’aide a été apportée de façon sélective et curieusement, on parle de la prospérité partagée dans les discours officiels comme pour se donner bonne conscience.
Mais la méthode Coué ne paie pas, ce n’est pas à force de répéter la prospérité partagée que celle-ci se manifeste, en l’absence d’une véritable volonté politique.
Alors le moment est venu pour le peuple Gabonais de s’approprier ses droits et ses devoirs. Cette appropriation passe par la pratique de la bonne lecture et des bons loisirs.
C’est le moment pour tous les éveilleurs de conscience et leaders d’opinions de vulgariser les notions de civisme et de patriotisme pour éviter au Gabonais de se considérer comme un obligé des ou d’un homme politique.
Le vote est un devoir citoyen qui nécessite une prise de conscience collective sur les enjeux de l’heure.
Le bien-être n’est pas une alternative c’est un impératif auquel chaque Gabonais devra aspirer.
Pour ce faire le Gabonais devra s’affranchir des idées préconçues qui ont vocation à le retenir captif de ses émotions.
Le Gabonais devra pouvoir exercer son choix en âme et conscience sur la base d’un programme politique ou d’un bilan même à minima.
C’est une occasion idéale pour affirmer sa citoyenneté et surtout choisir son destin.

