Même sans monter dans IVECO, le gabonais sait que chez la grande muette, il est de notoriété reconnu que c’est le terrain qui commande la manœuvre, c’est le champ d’application de l’action pensée dans les salons feutrés. Mais ça, c’était hier.
Aujourd’hui, à l’ère des Nouvelles Techniques de l’information et de la Communication (NTIC), le rapport des forces s’est considérablement inversé, désormais c’est la manœuvre qui s’impose au terrain et quelque soit alpha ce qui a été conçu dans les bureaux s’impose sur le terrain, les émotifs devront dorénavant se contenter de leurs yeux pour mieux pleurer.
Ramenée sur le terrain politique, cette réalité est venue doper la culture de la paresse et de la condescendance, plus besoin d’efforts et de force pour violer la conscience des électeurs, plus besoin de bilans et de projets d’actions pour exciter le choix des électeurs dont l’essentiel est désormais téléporté, pardon transporté moyennant espèces sonnantes et trébuchantes.
Désormais il suffit d’un simple téléphone et d’une connexion Internet pour parcourir le monde et s’introduire dans les foyers même les plus hostiles.
Vous avez désormais la possibilité de vous offrir le monde qui curieusement, devient docile plus que jamais avant.
Les échanges deviennent de plus en plus virtuels, et comme il est désormais répandu que, l’on ne peut mentir à l’œil qui a vu, la magie du son et de l’image a fini par assommer la conscience du Gabonais longtemps endormie par la corruption.
On peut désormais vendre un rêve que votre illusion d’optique vous montre réalisable dans l’immédiat, alors que l’on vous introduit dans un monde virtuel de Disney comme un automate.
On peut maintenant insulter l’intelligence de l’électeur d’un simple clic, lui à qui, l’eau de vie a fini par désactiver la conscience.
Oui les réseaux sociaux sont venus à la rescousse des présdigitateurs, des intermittents du rire et des prestataires politiques de tout poil qui écument l’écosystème politique.
Oui après avoir adapté la nature à soi, l’homme a désormais réussi à faciliter l’exercice politique. Désormais on peut soi-même devenir metteur en scène, acteur donc comédien, oui la scène politique s’est désormais recrutée de nouveaux acteurs, des influenceurs, des activistes encore que la frontière entre les deux n’est pas clairement établie.
Oui à l’ère des réseaux sociaux, plus besoin de vendre un projet d’actions pour conquérir une collectivité locale, un simple projet virtuel suffit pour se adouber y compris par vos plus vos plus irréductibles contestataires, tant que les éléments du langage choisis épousent les émotions.
Aujourd’hui la Vè République s’est fixée l’ambition de rompre avec la République des clichés, celle qui faisait l’apologie des maquettes en 3D.
C’est une rupture annoncée qui permet de régénérer les cellules, un bon message malheureusement porté par de messagers inéligibles pour la conscience.
*Désormais embarqué sans ticket dans un monde virtuel, les metteurs en scène, les comédiens et tout l’aréopage cinématographique se donnent à cœur joie dans un jeu qui est tout sauf démocratique. Un seul smiley suffit pour décontenancer son contradicteur et exorbiter les émotifs, ceux qui naïvement continuent de penser que la politique serait restée l’art de gérer les choses de la cité.
Depuis que la politique s’est alliée aux réseaux sociaux, vraiment les choses se sont simplifiées les désirs et les lubies de vos adversaires peuvent désormais devenir des ordres dans cet univers où la vérité crue se confond avec le mensonge aimable.
La providence a désormais décidé de rendre tous chats gris comme pour tous les confondre.
Oui désormais PDG -UDB même combat, vertueux ailleurs, hideux chez soi, ces deux partis politiques à la lisière introuvable ont décidé d’en découdre loin des urnes, les réseaux sociaux leur ayant ouvert une tribune où tous les coups sont permis, seuls les plus résilients arrivent à faire le dos rond pour mieux encaisser le coup.
Aaah les réseaux sociaux, grâce à vous tout devient virtuel et le rêve devient possible il suffit de s’offrir une connexion Internet et à l’aide de votre smartphone, vous choisissez de choisir votre rêve pas pour transformer votre avenir mais pour rentrer dans l’univers de l’illusion celle qui vous rassasie par la pensée.
Hermann DITSOGA, ancien Chef de Cabinet du feu Président Pierre Mamboundou

