« Note de recadrage sur la sortie de Paul MBA Abessole concernant le Congrès International de Mitzic » par Cyriaque Akomo Zoghe

A M. Paul MBA Abessole, j’ai écouté la vidéo qui remet en cause l’internationalisation du Congrès de Mitzic. C’est son droit le plus absolu. Mais ce qui m’a surtout interpellé c’est la terminologie employée : vous avez employé l’adjectif « Maboule », ensuite vous avez affirmé que : « ces universitaires qui ne lisent pas et qui écrivent n’importe quoi ». D’abord sur la forme un universitaire ne s’adresse pas à un autre avec un vocabulaire aussi ordurier. Nous pouvons être en désaccord sur le fond mais rester tout de même courtois. Quelqu’un de votre trempe gagnerait à être plus sage après autant d’expériences emmagasinées dans vos différentes fonctions.

Je vous rappelle que je suis Maître de Conférences CAMES, en connaissez-vous qui le deviennent sans lire ? Je vous prie avec respect de bien vouloir retirer vos propos.

Avant de faire une sortie médiatique aussi remarquée, comme ce fut naguère, il aurait été sage, pour vous, de vous imprégner de mon ouvrage avant d’affirmer de façon péremptoire des affabulations tant sur ma personne que sur mon ouvrage. Quand on a un certain âge, la sagesse commande que vous ayez de la retenue lorsqu’on parle de la science. De plus, l’injure était-elle nécessaire pour marquer votre désaccord quant à l’approche sociohistorique du Congrès International Fang de Mitzic ?

Pensez-vous que chacun a le droit d’avoir son opinion sur un événement historique quel qu’il soit? M’est-il interdit de donner mon opinion sur l’histoire de mon pays ou de ma ville ? Quelqu’un d’autre ne peut-il pas avoir une opinion différente de la vôtre ? Croyez-vous avoir la science infuse sur tous les sujets afférents à l’histoire de notre pays ? Une histoire peut-elle avoir plusieurs versions en fonction des objectifs visés par chacun ? Enfin, l’histoire des peuples et des sociétés est-elle dynamique ou statique ? Moi, j’ai fait le pari d’immortaliser la version fang du Congrès de Mitzic, car telle a été ma mission, celle de faire la volonté de mon peuple et d’honorer sa mémoire. J’en suis fier et je l’assume.

D’entrée de jeu, il y a deux types d’intellectuels africains : ceux qui répètent et ânonnent l’histoire écrite par les Colons cherchant, à chaque fois, leur validation et qui font preuve de paresse intellectuelle. Pour ces derniers, une fois le Colon a écrit et attesté un fait, c’est considéré comme parole d’évangile. Que c’est pathétique ! Il y en a d’autres qui font l’histoire sans demander l’autorisation, sans avoir des excuses et sans complaisance. Leur mission est la réécriture de l’histoire de l’Afrique telle qu’elle s’est réellement passée, sans avoir besoin de validation du Colon. Et le Pr Cyriaque AKOMO ZOGHE en fait partie, parce qu’il est déjà auteur de 18 ouvrages sur l’Afrique et l’Amérique Latine. Allez-y comprendre.

1-Nécessité de dissocier le « Congrès Pahouin » du « Congrès International Fang »

Deux versions s’opposent : la première basée sur le Congrès dit Pahouin de Mitzic qui est consigné dans le rapport officiel validé par l’administration coloniale. C’est un texte imprimé de 7 pages, qui n’a ni auteur, ni lieu d’impression, ni sources, ni année d’impression.

Ce n’est donc pas un document historique, parce qu’il n’a aucune identité scientifique. C’est un papier volant imprimé et destiné aux Nègres du Gabon. Déjà, à partir du titre, quelque chose interpelle les esprits éclairés. Congrès Pahouin, combien de Fang se reconnaissent être des « Pahouins » au Gabon et dans la Sous-région? Pourquoi avoir intitulé ce Congrès ainsi ? Tous les Fang savent que « Pahouin » est un adjectif à connotation péjorative. Scientifiquement, ce n’est donc pas une référence pour qu’il suscite un quelconque débat chez des gens éclairés.

Ledit Rapport défendu par M. Paul MBA Abessole est considéré, par des historiens panafricanistes, comme le Code noir français du Gabon colonial. Car, on y retrouve qu’une série d’injonctions faites par les Colons à l’endroit des Fang, tandis que les aspirations desdites populations n’y sont que très infimes. Avaient pris part à ce Congrès, les Fang dits « évolués », les Colons, les membres Représentatifs du Conseil Représentatif du Territoire du Gabon et quelques Chefs de terres et de Cantons.

Sous d’autres cieux, on devrait plutôt s’en insurger. Mais hélas, la colonisation a tellement bouffé les consciences de plusieurs diplômés gabonais qu’ils ont du mal à s’en départir. Ces diplômés, à la peau noire et au masque blanc, ont la nostalgie du paternalisme occidental. Ces mêmes diplômés ont façonné une attitude de répulsion vis-à-vis des Gabonais engagés, panafricanistes, patriotes et qui veulent faire bouger les choses. C’est un comportement gabonicide.

En effet, Gabonicide est un adjectif qui combat la compétence locale. Il fait l’apologie de la tuerie des talents gabonais. C’est-à-dire que lorsqu’un talent gabonais veut s’exprimer dans un domaine bien précis, il se fait détruire par un autre gabonais, au travers d’une attitude gabonicide. Ces derniers n’aiment pas voir les autres réussir, ils ont du mal à accepter les exploits des autres. Ils sont animés par la haine, l’immobilisme, l’égoïsme, le complexe et par ricochet, ils préfèrent même l’expertise étrangère plutôt que l’expertise locale.

Malheureusement, la plupart d’entre eux sont aux affaires, ils occupent des postes les plus importants du pays pour continuer l’asservissement volontaire du Gabon alors même que plusieurs Nations africaines aujourd’hui s’en défassent. Comment le pays va se développer ?

Et la seconde version qui parle du Congrès International Fang de Mitzic, met en relief l’ensemble des rencontres officieuses tenues par les Participants, en dehors du cadre officiel, c’est-à-dire, celles qui se tenaient à Feck-Sole, loin du camp militaire. En effet, d’aucuns l’avaient même identifié comme un Congrès dans un autre, pour ne pas dire un Congrès bis. Y avaient pris part, toutes les populations mitzicoises et celles venues d’ailleurs. Cette version panafricaniste du Congrès est portée par le Pr Cyriaque Simon Pierre AKOMO Zoghe, que je suis.

2-Contexte historique

En 1947, notre pays n’était pas encore indépendant, parce qu’il faisait encore partie de l’Afrique Equatoriale Française (AEF).

A cette époque, le Gabon avait déjà un Député élu qui siégeait à l’Assemblée Nationale française, à l’instar du Congo-Brazzaville, du Tchad, du Cameroun. Bref, chaque Territoire avait ses élus. Et la Guinée Equatoriale était reconnue comme un territoire espagnol. Mais malgré cela, les frontières étaient toujours poreuses. Il y avait une libre circulation des personnes et des biens. Les mariages interethniques et des liens de parenté étaient également légions, au-delà des « frontières ». L’initiative du Congrès de Mitzic venait à point nommé.

Car les Fang d’Afrique Centrale nourrissait, depuis 1925, un vieux projet, celui de créer une Fédération des peuples fang, appelée Elarayong ou Elaremeyong. Effectivement, l’idée de l’organisation dudit Congrès émanait bel et bien du Général Félix Éboué en 1944. Il souhaitait définir les grandes lignes d’une nouvelle politique indigène en Afrique Equatoriale Française (AEF) qui devrait s’appuyer sur les élites locales, maintenir et développer les structures sociales déjà existantes et améliorer les conditions de travail tout en favorisant le développement économique.

3-Les 6 points contenus dans cet opuscule de 7 pages, appelé Congrès dit Pahouin:

-L’Hygiène sociale : que l’hygiène soit respecté dans les écoles ; création des léproseries, etc.

-La coutume : que la dot soit fixée à 2000f ; l’adultère à 500, en cas de récidive 1000f, etc.

-La politique agricole et travaux publics : que les cultures vivrières et industrielles soient développées ; que les moyens de transport soient multipliés, etc.

L’organisation des chefferies : que ces sanctions soient limitativement les cas suivants : manquement aux prescriptions d’hygiène; défaut d’assister aux recensements ; refus de faire les plantations, etc.

-La politique du travail : que le travail soit rendu obligatoire ; que tout indigène ait un moyen d’existence, etc.

-L’enseignement : école obligatoire à partir de 7 ans ; création des écoles ménagères et de sage-femme, etc.

4-Réalités sur le terrain

Officiellement, le Congrès concernait les Fang du Gabon, celui qui se tenait au camp militaire, en matinée. Ledit Congrès était encadré et surveillé par les Militaires. C’était l’émanation, bien évidemment, de l’Administration coloniale avec ses sujets, ses bons nègres de service, ses nègres recyclés, appelés « évolués », puis propulsés, plus tard, après les Indépendances, en tant que Chefs des Etats nouvellement indépendants. Ces derniers étaient aux ordres de Paris. C’étaient des Gouverneurs noirs vêtus d’habits de « Président », futurs promoteurs de la Françafrique.

Officieusement, deux semaines avant la tenue du Congrès officiel, deux Chefs de Cantons avaient invité les Fang de la sous-région (Guinée Espagnole, actuelle Guinée Equatoriale, Cameroun et Congo-Brazzaville), à l’insu des Administrateurs coloniaux, il s’agissait de : Ondo Mba de Mitzic et Nguema Endamne d’Oyem. Deux objectifs sont à souligner, à cet effet:

1-Le premier objectif visait la matérialisation de l’ancien mouvement d’Elaremeyong né au Cameroun en 1925, qui donnera, à l’issue du Congrès International Fang de Mitzic, la naissance de l’Unifang.

2-le second objectif était plutôt stratégique. C’est-à-dire les Fang du Woleu-Ntem voulaient assurer leurs arrières en cas de rixe ou de débordement. Ils se tenaient prêts à riposter face à toute attitude susceptible de porter atteinte à l’intégrité physique ou morale des populations, durant ledit Congrès. Les Fang savaient que les Administrateurs des Colonies étaient des roublards, ils vous disaient une chose le matin et faisait autre chose le soir. Et dès que vous baissiez la garde, ils vous poignardaient dans le dos. D’ailleurs, ces méthodes n’ont pas tout à fait disparu. Etant un peuple averti et très rétif, Les Fang avaient anticipé en appelant leurs frères à la rescousse, de peur d’être surpris par l’ennemi.

A titre de rappel, je suis moi-même, originaire de Mitzic, et mon ouvrage, Congrès International Fang de Mitzic, renferme des Témoignages, une bibliographie et des sources électroniques. C’est donc un ouvrage historique et scientifique, au regard des sources convoquées. Je relate ces rencontres tenues à Feck-Sole, en marge du Congrès officiel.

C’est le fruit d’un travail de terrain minutieusement élaboré avec des interviews et témoignages des protagonistes mitzicois, d’Oyem, de l’Estuaire, de Guinée Equatoriale, etc, ayant participé à ce Congrès. J’y expose la vision fang du Congrès, dans une perspective endogène.

Mon ouvrage libère ainsi leur parole des populations autochtones et restitue leur dignité perdue lors du Congrès officiel.

L’internationalisation du Congrès de Mitzic vient du fait qu’il y avait, bel et bien, des Fang venus d’ailleurs, pas de façon officielle, mais de façon discrète, lors des Assises de Feck-Sole. Mes parents en avaient hébergé quelques-uns. Et c’est cette histoire que je relate dans mon ouvrage. Pour les Fang d’Afrique Centrale, le vrai Congrès c’est celui de Feck-Sole, c’est le Congrès des Congrès, c’était leur affaire personnelle. C’est la raison pour laquelle, Feck-Sole n’est nulle part mentionné dans les Archives officielles traitant de cette question, ni dans le rapport officiel. Parce que le génie fang avait parlé et les Administrateurs avaient été pris à contre-pieds, ils n’avaient pas vu le coup arriver.

Un point d’ombre dans le récit de M. Paul MBA Abessole quant à la raison qui a fait en sorte que les autres étapes soient annulées. Cela prouve une fois de plus qu’il ne maîtrise pas cette histoire.

M. Paul MBA Abessole, contrairement à vos allégations sans fondements au sujet de l’annulation des autres étapes. Vous dites bien dans la vidéo que les Colons avaient annulé les autres étapes parce qu’ils avaient lu. Qu’est-ce qu’ils avaient lu ? Dites-nous un peu. Et qu’est-ce-que les Balandier leur avaient dit ? Dans les 7 pages imprimés du Congrès Pahouin que vous défendez bien, qu’est-ce-qui a pu faire en sorte que les autres Congrès soient annulés? Pourtant, il n’y a qu’une série d’injonctions que les Colons dictaient aux Congressistes, et non le contraire.

Vous ne connaissez pas l’histoire du Congrès de Mitzic, votre version est bien tronquée et approximative face à la réalité vécue sur le terrain. Je vais vous apprendre la vraie raison.

C’est au soir du 28 Février 1947, le dernier jour du Congrès, qu’un fils de l’Okano, dont je ne dévoilerais pas l’identité, alla trahir les Congressistes de Feck-Sole. Dès que les Colons apprirent qu’ils avaient été exposés durant les 3 jours du Congrès. C’est de-là qu’ils se rendirent compte que le Congrès officiel avait été infiltré par d’autres Fang venus d’ailleurs.

Se sentant déçus et trahis par les Fang, les Colons décidèrent d’annuler purement et simplement les autres étapes du Gabon. C’est l’unique raison qui a fait en sorte que ces différents Congrès ne puissent plus s’étendre à d’autres provinces du Gabon tel qu’initialement prévu. Parce que les Colons ne s’étaient pas remis de la trahison et du complot ourdi par les Fang à Mitzic. Ils craignaient pour leur sécurité.

Voici la vraie histoire du Congrès International Fang de Mitzic, l’histoire que mes pères m’ont relatée et que j’ai consignée dans mon ouvrage de 150 pages, rien à voir avec les ramassis qu’on retrouve dans les 7 pages du rapport officiel des Colons que M. Paul MBA Abessole défend avec ses autres acolytes assimilés. Et je défie quiconque me prouverait le contraire de ce que je viens de révéler aujourd’hui.

6-Les sources écrites utilisées

Au sujet de l’internationalisation du Congrès de Mitzic, plusieurs historiens africains et occidentaux l’ont souligné, bien avant la publication de mon ouvrage, en 2018. Et je suis abasourdi de constater que M. Paul MBA Abessole, « grand érudit », méconnaisse l’existence des thèses affirmant l’Internationalisation du Congrès de Mitzic. Je tombe des nues. Finalement qui lit et qui ne lit pas ? Mieux, qui lit sélectivement et croit tout savoir ? J’invite notre « érudit » à faire preuve d’humilité.

La retraite est une grâce, mais une bonne retraite basée sur la quête perpétuelle de la Vérité afin de léguer un bon héritage aux générations futures est mieux. Car nul n’a le monopole de la connaissance.

Quelques œuvres affirmant l’internationalisation du Congrès de Mitzic, bien avant la publication de mon ouvrage :

– ALEXANDRE Pierre et BINET Jacques, Le groupe dit PAHOUIN, (Fang-Boulou-Béti), Paris, L’Harmattan, 2005, confirment le caractère international du Congrès de Mitzic, en ces termes : « le Congrès de Mitzic de 1947 réunissant des Fang, des Boulou, des Ntoumou, des Mvaé et des Fong pris le nom de Congrès Pahouin, Ntoumou, Boulou, Mvaé et Fong se refusant à être englobés dans l’appellation fang », p. 4;

-BIBANG OYEE Julian, Equatoguinéen, Linguiste et Académicien de la Real Academia, auteur, entre autres de Migración fang, Ávila, Ed. Malamba, 1995, rappelle que, « bien avant l’initiative de Félix Eboue de 1944, les Fang du Cameroun avaient déjà créé un mouvement d’unification des Fang d’Afrique Centrale, appelé élat-ayong, depuis 1925 et qui donnera naissance à l’UNIFANG, lors du Congrès de Mitzic », p.17;

-BIYOGO Grégoire, Savant africain, mondialement reconnu, souligne, dans son ouvrage, Encyclopédie du Mvett, tome 1, Paris, Menaibuc, 2002, que : « l’Elarayong est le phénomène de regroupement des différents sous-groupes Ekang. Son extension géographique est colossale, qui couvre le Cameroun méridional, le Congo-Brazzaville, la Guinée Equatoriale et le Gabon ». Il continue : « mais c’est incontestablement le 1er Congrès qui s’est tenu à Mitzic du 26 au 28 Février 1947 qui révéla le mieux cette idée de Fédération et de construction d’une unité à caractère politique et économique. Il précise que : « son objectif était de réguler l’unité, la prospérité et la force dans l’ensemble du pays fang ». Enfin, il rappelle que : « la colonisation avait particulièrement combattu et pris pour cible ce système Elarayong. D’autant que le groupe fang était par elle fort redouté, au point de constituer une véritable obsession». Le savant Grégoire Biyogo nous livre, à ce sujet, les propos jugés terribles du Père Trilles, par une alerte des plus violentes : « si l’on ne devait y prendre garde, le sort de la colonie serait entre ses mains (Fang) il ne lui resterait alors qu’à jeter les Blancs à la mer», pp. 83-84 ;

-NKOGHE MVE Moïse, Histoire de Mitzic, Texte imprimé, 1953, met en exergue le succès de la création de l’UNIFANG à Feck-Sole ainsi que l’implication des Fang venus des pays voisins lors des rencontres de Feck-Sole. ;

-LABURTHE TOLRA Philippe, FALGAYRETTES LEVEAU Christiane et GÜNTER TESSMANN, Fang, Paris, Ed. DAPPER, 2001, mettent en relief la consolidation des relations intercommunautaires fang d’Afrique Centrale après le Congrès de Mitzic ;

-BALANDIER Georges, Sociologie actuelle de l’Afrique noire, Paris, PUF, 1963, et dans « Aspects de l’évolution sociale chez les Fang du Gabon », reprend les frustrations des populations autochtones fang, face à la non-prise en compte de leurs véritables besoins, lors du Congrès dit « Pahouin ».

– NKOGO ONDO Eugenio, Equatoguinéen, Docteur ès lettres, chercheur, agrégé de philosophie, à la retraite, et fondateur de l´École de la Pensée Radicale, affirme que : « Le Congrès de Mitzic était un véritable projet international dont le but était la création d´un grand État Fang qui avait fait de Mitzic sa capitale, siège de l´Unifang, Elat-Ayong (Union du peuple), un mouvement qui, même s´il est né au Cameroun en 1925, était à l´époque en train de fixer profondément dans la conscience de sa collectivité l´idéal d´assumer que « l´union fait la force », de s´universaliser et de mûrir. À tous égards, l´initiative pionnière fang peut évidemment être considérée comme l´un des meilleurs précédents de l´Organisation pour l´Unité Africaine », préface du livre, Congrès International Fang de Mitzic, Paris, L’Harmattan, 2018, p. 15.

7-Les noms des délégués venus du Cameroun, de Guinéen Espagnole et du Congo-BrazzavilleA-Cameroun

 Mbida Jean-Daniel

 Essomba Bité Joseph

 Elanga Josué

 Atangana Ossa Moïse

 Ondoa Ebolo Emile

 Aba Emana Paul

 Essissima Mba Aloïse

 Ole Eboua Mathieu

 Mbarga André-Marie

 Bitome Essangone Thomas

 Engutu Engutu Bienvenu

B-Guinée Espagnole

 Obama Abaga Asangono Emilio

 Ocha Olomo Angue Patricio

 Esimegana osa Mangue Diosdado

 Nguema Mba Cristiano

 Bacale Alogo Florentino

 Masie Obiang Arnoldo

 Olama Edjo Abugono Marcelino

 Edu Ondo Milama Osvaldo

 Esono Esono Omomon Andrés

 Eso Ela Bilogo BasilioC-Congo-Brazzaville

 Ebobole Pierre

 Mba Nze Albert

 Biteghe Ossonemane Marc

 Biya Olui Parfait

 Wagha Ebang Salomon

 Mewono Eba Pamphile

 Milame Obama Théophile

 Bita Bi Osseme César

 Edang Ezezame Camille

8-Conclusion

M. Paul MBA Abessole défend la version officielle du Congrès Pahouin de Mitzic telle que résumée par les Colons. C’est son droit le plus absolu, tandis que moi, je défends la vision fang du Congrès International de Mitzic telle que vécu par les populations de Mitzic.

Quant à mon opinion personnelle, je pense que ce rapport est un ramassis d’affabulations qui visaient à esclavagiser les Fang, au sortir de cette rencontre. La p.6 « organisation des chefferies » en est une parfaite illustration.

Eu égard à ce qui précède, je persiste et je signe que le Congrès de Mitzic, tenu à Feck-Sole, chaque soir, durant les journées du 26 au 28 Février 1947, vu par les Fang de Mitzic et d’Afrique Centrale, était bel et bien un Congrès International.

Pr. Cyriaque Akomo Zoghe, Maître de Conférences CAMES

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