A chaque événement politique, son lexique, on ergote, on conspire et on accuse sans en apporter de preuves.
On démissionne d’un parti pour adhérer à un autre à la vitesse d’un éclair et on se réclame homme neuf.
On quitte le PDG accusé d’avoir détruit le pays pendant plus de cinquante ans, on adhère à l’UDB et on se déclare vierge, comme si le changement de parti octroyait une virginité.
La longévité dans un parti politique devient un acte de haute trahison, passible de la cour de la société, pour anti-progressisme, toute chose qui n’est pas sans rappeler au bon souvenir du progressisme démocratique et concerté.
Oui il faut épouser l’ère du temps pour attirer respect et prétendre entrer au panthéon de la notoriété. Ayant pris conscience de la donne, beaucoup ont opté pour faire du changement dans la continuité, c’est à dire faire semblant de changer en restant dans la même logique.
À l’époque du parti de masse triomphant, on parlait du changement de mentalité c’était le slogan à la mode qui a bercé nos frêles oreilles mais dont avait peine à saisir la quintessence.
Aujourd’hui, dans la Vè République, beaucoup d’acteurs ont cru se trouver une virginité en faisant dans du transbordement politique comme des mutants on a fait de mutations, on a changé sans se renouveler.
C’est ça le charme de la politique, faire la même chose tous les jours et attendre un résultat différent, n’est pas de sorcellerie politique chère à un contemporain de chez nous ?
Heureusement que ce peuple lucide n’est pas toujours aussi amnésique que les acteurs politiques le pensent, il sait se rappeler de ses bourreaux au-delà de leurs parures.

