Le ministère de l’Économie et des Finances, a annoncé le lancement prochain d’un audit complet de la dette bancaire extérieure, une initiative destinée à évaluer l’état réel de l’endettement, identifier les créances légitimes et corriger d’éventuelles irrégularités de gestion.
Selon les dernières données disponibles, l’encours global de la dette publique s’élevait à 7 179 milliards de FCFA à fin mars 2025. Plus de 60 % de cette dette est extérieure, un ratio jugé préoccupant par les experts. Sans mesures correctives, cette proportion pourrait grimper à près de 72 % d’ici 2027, accentuant la vulnérabilité financière du pays.
En décidant de s’attaquer à la dette bancaire extérieure, après avoir amorcé le traitement de la dette intérieure, le gouvernement entend montrer sa détermination à reprendre la main sur ses finances.
Pour les autorités, cet audit n’est pas seulement un exercice comptable. Il s’agit aussi d’un geste politique et économique fort, visant à rassurer les partenaires financiers du Gabon et à améliorer la transparence budgétaire.
« La restauration de la confiance passe par une gestion rigoureuse et crédible de nos engagements financiers», a déclaré un responsable du ministère de l’Économie, soulignant que le pays souhaite renouer avec une trajectoire budgétaire soutenable.
Cet engagement s’inscrit dans une stratégie plus large d’assainissement des comptes publics. L’objectif est double : éviter un emballement de l’endettement extérieur et garantir une meilleure soutenabilité des finances publiques.
Les investisseurs internationaux et les institutions financières multilatérales suivront de près la mise en œuvre de cet audit. Sa réussite pourrait ouvrir la voie à un accès facilité aux marchés financiers et à de nouveaux appuis budgétaires.
Si la démarche est saluée par plusieurs observateurs comme un pas vers plus de rigueur et de transparence, son efficacité dépendra de la capacité du gouvernement à traduire les recommandations de l’audit en mesures concrètes.
Pour le Gabon, l’enjeu est clair : transformer cet exercice technique en véritable levier de crédibilité financière et de stabilité économique.
Yanis Moussavou

