Réflexions sur le rôle des femmes en politique au Gabon

Le silence, la crainte, les représailles, sont des compagnons qui nous rendent complices des errements qui ont entraîné et peuvent encore entraîner le Gabon dans la dérive.

Je veux répondre à Chantal Myboto Epse Gondjout que j’ai connue il y a plusieurs années lorsqu’elle travaillait à la Présidence de la République et pour qui, et avec d’autres à ses côtés, j’ai gardé jusqu’à ce jour, une reconnaissance pour ses facilitations à gérer mes projets pour les femmes au nombre desquels, les microprojets que j’avais obtenus du Président Omar Bongo pour elles sur l’ensemble du territoire gabonais département par département, lorsque j’étais Ministre !

À moins de prendre les Gabonais pour des influencés ou des influençables, je dis haut et fort que les propos de Chantal Myboto sur la terre des ancêtres où repose mon aînée Rose Francine Rogombé, qu’elle a appelée « Anti », m’ont profondément choquée pour deux raisons :

– la première, c’est de voir qu’en 2025, c’est une femme qui montre à la face du Gabon et du monde, que finalement, les hommes peuvent être en perte de vitesse en politique et se voir soutenus par des femmes pour contrer les assauts politiques d’autres femmes ! C’est la preuve que les femmes gabonaises sont prêtes à occuper tous les postes, y compris politiques où elles sont acceptées en pourcentage !

Chantal, tu as cité « Anti », une femme que j’ai connue en 1972 lorsque je suis devenue la benjamine du bureau national de l’UFPDG et qui, inconsciemment ou sciemment, fait partie de celles qui m’ont formée dans ce terrain rocailleux qu’est la politique en m’imposant d’être l’écrivaillon des PV et comptes rendus des réunions !

– La 2e raison qui m’a ébranlée, est qu’aux honneurs rendus à la grande figure de l’Etat dans l’hémicycle du Sénat à cette grande figure de l’histoire du Gabon, j’étais là, invitée par la Présidente du Sénat Mme Milebou Aubusson pour rendre par ma voix, un hommage mérité à la première femme, Présidente de la République et ancienne Présidente du Sénat que même les liens familiaux qui nous unissent, ne m’amèneraient pas en cette circonstance, à l’appeler «  Anti »!

Chantal, tu as touché à une de mes fibres personnelles en tant que combattante des droits des femmes en rappelant fallacieusement que ton mari a une empreinte dans l’élection de Rose Francine Rogombe au Sénat ! Pourquoi évoquer une défunte qui repose en paix, que du coup, tu as invoquée parce que pour les bantous, les morts ne sont pas morts ?

La politique ne doit pas nous rendre aveugles ni sourds, encore moins amnésiques !

J’aurais applaudi si tu ne t’étais arrêté qu’à auréoler ton mari pour qu’il vienne te rejoindre à l’Assemblée nationale où tu serais déjà élue. Tu te serais arrêté à vendre ses mérites que je t’aurais admirée car vos victoires réunies, auraient fait de vous deux, une démonstration de vengeance réussie face aux injustices des deux pouvoirs précédents car nul n’ignore que ton mari Paul, a souffert dans sa chair…

Mais sortir de sa tombe, la mémoire de la Vénérable Présidente du Sénat, Rose Francine Rogombé, ancienne Présidente de la République, figure emblématique des traditions pures de cette contrée, m’amène à sortir de ma réserve pour te rappeler que parce que j’ai horreur de l’injustice, lorsque les Pdgistes du Sénat dont j’étais la Présidente du groupe, m’avait demandé de ternir sauvagement devant le Président Omar Bongo, l’image de ton papa qui venait de démissionner du PDG, souviens-toi que pour le profond respect que j’avais et ai toujours pour ce grand homme qu’est Zacharie Myboto, ton papa, c’est un NON catégorique qu’ils avaient reçu de moi face au message qu’ils voulaient m’imposer de lire !

C’est pour te dire Chantal, ma jeune sœur, que la politique, même pour défendre son mari, ne doit pas nous faire descendre dans les catacombes !

Si j’avais un conseil à te donner, c’est de demander à Paul Gondjout, ton mari, de se retirer de ce 2e tour car ton intervention à toi, son épouse sur la terre natale de Rose Francine Rogombé, est la preuve qu’il ne peut se défendre seul bien qu’étant le Chef de votre famille !

En souvenir du Président Rawiri que tu as précisé être ton oncle et en souvenir de « Anti » comme tu l’as appelée et qui fut une collaboratrice de ton papa et de ma mère, Mme Azizet Fall Ndiaye, dans les heures glorieuses du PDG, reconnais que tu as commis une erreur en façonnant une partie de l’histoire pour tenter de faire élire ton mari !

Tu le sais, je ne ferai plus de campagne pour le PDG, reconnaissant comme toi, que ce Parti est ingrat mais pour la cause d’une femme en la personne de Madeleine Berre qui a beaucoup fait pour Lambaréné et ses environs, j’orienterai le choix vers elle pour ce 2e tour des élections.

J’invite d’ailleurs toutes les femmes politiques, celles des ONG, des traditions, et les jeunes qui ont bénéficié de tant de dons et formations de sa part, à se lever à Lambaréné comme un seul homme pour voter cette dame qui apporterait une présence féminine supplémentaire à l’Assemblee nationale aux côtés de Chantal Myboto déjà élue même si les méthodes ont été antidémocratiques dans ce 1er arrondissement que je connais, avec la présence d’anciens pdgistes qui savent tripatouiller les urnes : un de ceux-là, se reconnaîtra pour m’avoir vu faire opposition à une urne clandestine…

Il se souviendra que je lui avais dit que je fermais mes yeux et ma bouche, mais ce sera sans ma complicité pour ce bourrage des urnes clandestines aux présidentielles de cette annee-là ; voilà pourquoi j’ai évoqué les silences à répétitions, comme des complicités néfastes à la bonne marche de notre pays commun, le Gabon !

Ma foi de plus ancrée en Dieu, ne me permet plus de garder le silence face aux mensonges et autres comportements que du haut des cieux, Dieu voit, entend et réprime !

Pour des raisons personnelles en cette date du 5 Octobre 2025, je ne ferai pas une vidéo mais j’autorise des voix féminines à en faire des audios pour que nul n’en ignore !

Victoire Lasseni Duboze.

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