Après la vague d’indignations suscitée par les carences organisationnelles enregistrées au cours du premier tour des élections législatives, et du tour unique des élections locales, le second tour sans grands enjeux, est venu confirmer la tendance de départ, la victoire à l’Assemblée Nationale, du tout nouveau parti politique du Président de la République.
Quid d’une élection démocratique, le peuple gabonais a assisté ahuri, à un partage de rôles et des responsabilités entre l’UDB et le PDG presque sur l’ensemble des circonscriptions électorales, via la commission électorale interposée.
En effet, ce ne sont pas les manquements constatés du début à la fin du processus électoral qui viendront démentir la radioscopie quelque peu brouillée des dernières élections couplées que le pays vient d’organiser.
De la désignation unilatérale des commissaires par les organisateurs, au retrait des recours par le PDG, en passant les maintiens et retraits des candidatures au second tour, les dernières élections ont révélé une grave collusion, au-delà des alliances formelles, entre UDB-PDG, rédhibitoire à la crédibilité de la cartographie électorale.
Ainsi, le sentiment largement partagé par l’opinion est que les dernières élections organisées ont paru tout sauf démocratiques, elles ressemblent plutôt à des élections à la carte qui risquent de priver l’Assemblée Nationale d’un véritable débat contradictoire, digne d’une démocratie véritable.
En choisissant les couleurs de l’Assemblée Nationale, la politique politicienne vient une fois de plus, de mettre entre, parenthèses, le choix du peuple, pour s’assurer la docilité des représentants à la carte recrutés parmi la parentèle, amis et connaissances.
Or dans ce régime présidentiel, qui concentre l’essentiel des pouvoirs au Président de la République, il eût été opportun de favoriser l’émergence des forces vives capables d’animer le débat parlementaire, afin de permettre au pays l’économie d’une Assemblée Nationale aphone, incapable de contrôler valablement l’action gouvernementale.
Il faudra espérer que les frustrations éventuelles occasionnées par les pratiques et les hommes, permettront enfin aux institutions chargées de réguler la vie politique nationale, de revoir la donne et sauver la démocratie qui s’en trouve affaiblie au sortir de ces derniers scrutins.
Hermann DITSOGA, observateur de la vie politique

