« Il est temps pour le Gabonais de se réconcilier avec ses valeurs pour être digne héritier de son passé » dixit Hermann Ditsoga

Au moment où le sort des élections se joue désormais sur la table de la Cour Constitutionnelle, il est temps pour le Gabon de jeter un regard rétrospectif critique sur son histoire, pour reprendre en main, son destin.

Après avoir condamné la fraude, les détournements et tous les comportements inciviques qui ont plombé le développement du pays, allons-nous continuer à ruminer la colère, ressasser les mauvais souvenirs qui nourrissent les démons de la haine ?

Alors que la justice des cours et son code pénal d’hier parvenaient à décourager les intrépides de la finance et inspiraient la peur du gendarme, la commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite d’aujourd’hui malgré sa modernité, devient anecdotique et éprouve plus de compassion pour le détourneur des fonds publics que pour le gabonais spolié.

Comment réconcilier le Gabonais avec son passé vertueux si nous devons tous, continuer à verser dans l’émotion ?

Comment décourager la resquille si la prime à la fraude demeure la promotion ?

Comment décourager le détournement des fonds si les victimes continuent de s’aplatir devant celui qui a pris pour lui, ce qui appartient à tous ?

Tant que la conscience du malhonnête sera entretenue par la détresse de la masse, le vol ne sera pas considéré comme un délit. C’est plutôt le juge qui sera mal jugé à l’audience pour avoir osé rappeler les dispositions pertinentes du code pénal.

Le problème du Gabonais c’est le gabonais lui-même, tant qu’il restera dans l’émotion à admirer les souvenirs sombres de son histoire, aucune réponse ne sera apportée au défi du développement qui s’impose à ses yeux.

Tant que l’argent de la fraude rendra vertueuse la main du fraudeur, il se trouvera toujours des défenseurs dans la foule précarisée.

Tant que les dispositions du code pénal choisiront leurs victimes, le commun des usagers n’aura aucune raison de les observer.

Tant qu’il y aura des corrupteurs, il y aura toujours des corrompus, amis de la bonne vie, ils continueront à jouer l’hymne de l’impunité qui entretient leur honorabilité.

Il est vraiment grand temps pour le Gabonais de se réconcilier avec ses valeurs, seules elles lui feront gagner le combat contre le sous-développement.

Hermann DITSOGA, observateur de la vie politique

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