Entre la présidentielle du 12 avril 2024 et les élections couplées du 27 septembre 2025, l’organisation des élections au Gabon a révélé deux réalités diamétralement opposées, alors que celles-ci ont été organisées presque par les mêmes acteurs.
Une élection présidentielle apaisée et organisée, malgré quelques faiblesses, dans les conditions très acceptables,
Et des élections législatives et locales couplées, qui ont révélé des carences organisationnelles, mettant en mal la crédibilité de nombreux élus, appelés à siéger au parlement et dans les assemblées locales.
Partout et de façon quasi-unanime, tout le monde a déclaré la fraude électorale, grand gagnant de cette bataille électorale qui avait vocation à compléter et dispositif institutionnelle de la Vè République, et mettre fin aux organes de la transition.
Avec le nombre de votants largement supérieur au nombre d’inscrits sur la liste, dans beaucoup de circonscriptions électorales, en passant par le faible taux de participation que le nombre des procurations distribués à tempérament au gré des couleurs politiques, n’a pas permis de gonfler de façon conséquente.
Le déplacement massif d’électeurs indûment inscrits dans des circonscriptions électorales où ils ne disposaient d’aucun comme l’exige la Loi, a contribué à amplifier la contestation électorale qui s’en est suivie.
L’accaparement éhonté de plusieurs démembrements de l’Autorité de Contrôle et des Elections et du Référendum ACER, reconnaissable par la coloration monocolore des bureaux de vote et autres organes de contrôle et de centralisation des résultats, a fini par convaincre de l’omnipotence de la fraude dans ces élections qui ont fait couler encre et salive.
À l’ère du bilan, il importe de jeter un regard rétrospectif froid sur ces élections, pour pointer le doigt sur les faiblesses et mettre le curseur là où ça fait mal, afin d’apporter des correctifs nécessaires, dans le souci de crédibiliser aussi bien les institutions de la République que les élus.
Le pays n’étant pas à ses premières élections, l’amateurisme des acteurs parties prenantes à l’organisation ne pourra à lui seul, expliquer l’importance des manquements constatés sur le terrain.
Il faudra une dose d’honnêteté pour reconnaître les failles de l’organisation des élections par l’administration.De la Commission Nationale Électorale, à la Commission Nationale Électorale Permanente, les organes ont changé de noms sans pour autant parvenir à l’organisation des élections incontestées, même s’il faudra toujours sur la mauvaise foi des acteurs politiques, avec son lot de mauvais perdants.
Hermann DITSOGA, observateur politique

