SEEG : Une taxe injuste supplémentaire pour les foyers modestes

Alors que le coût de la vie ne cesse de grimper au Gabon, le gouvernement prévoit d’imposer une nouvelle taxe de 9 % sur les abonnements d’électricité à partir de 2026. Officiellement destinée à financer les travaux d’assainissement urbain, cette mesure frappe de plein fouet les foyers les plus vulnérables, déjà étranglés par la précarité énergétique.

L’électricité, un bien vital… devenu un luxe

Dans un pays où l’accès à l’électricité reste inégal et souvent instable, cette taxe vient alourdir une facture déjà grevée par la TVA de 18 %. Pour une consommation mensuelle de 25 000 FCFA, le total TTC passerait de 29 500 FCFA à 31 750 FCFA. Une hausse de 2 250 FCFA qui représente parfois le budget d’un repas ou d’un trajet scolaire pour une famille.

Cette ponction supplémentaire ne tient aucun compte des réalités sociales : familles monoparentales, étudiants en logement précaire, retraités sans pension… Tous verront leur pouvoir d’achat s’effondrer un peu plus.

Une fiscalité régressive et opaque

Contrairement aux principes d’équité fiscale, cette taxe est proportionnelle au montant de l’abonnement, sans exonération pour les petits consommateurs. Elle ne distingue ni les quartiers populaires ni les zones rurales, où les revenus sont souvent informels et instables.

Pire encore, aucun mécanisme de compensation ou de subvention ciblée n’a été annoncé. Où sont les filets sociaux ? Où est la transparence sur l’utilisation des fonds collectés ?

Une mesure imposée sans débat public

Cette taxe a été introduite sans concertation citoyenne, sans étude d’impact publiée, et sans débat parlementaire digne de ce nom. Elle illustre une gouvernance technocratique déconnectée des réalités du terrain.

Les Gabonais méritent mieux qu’une fiscalité punitive déguisée en politique d’assainissement. Ils méritent des solutions durables, équitables et participative.

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