Le procès Bongo-Valentin : Le dossier le plus lourd de l’histoire judiciaire gabonaise


Filmées et diffusées à la télévision depuis le 10 novembre 2025, les audiences judiciaires de l’ancienne Première Dame Sylvia Bongo Valentin, de son fils Noureddin Bongo Valentin, et la Young team avaient pour objectif de permettre au grand public de se rapprocher du système judiciaire. L’intérêt public était à la fois d’ordre pédagogique, informatif, culturel ou scientifique.

À procès atypique, verdict atypique. Il ne s’agissait pas de verser dans la justice spectacle. Après 2 ans de pérégrinations, ce méga-dossier de 12 accusés s’est finalement conclu sur de lourdes peines. En effet, la Cour criminelle spécialisée de Libreville a rendu son verdict dans l’affaire opposant l’État gabonais à Sylvia Bongo Ondimba et Noureddin Bongo Valentin, le plus grand dossier de détournement de fonds publics, recel, blanchiment de capitaux, usurpation de titres et instigation au faux, avec des peines allant jusqu’à 20 ans de prison et des confiscations massive d’un montant total de 4 402 milliards de francs CFA. Les deux prévenus, absents lors du procès et résidant à Londres, ont été condamnés par contumace à 20 ans de réclusion criminelle. Sylvia Bongo a également été condamnée à 100 millions de francs CFA d’amende et, conjointement avec son fils, à verser près de 1 000 milliards de francs CFA à l’État gabonais au titre du préjudice moral.

Est-il besoin de rappeler que le procès Bongo-Valentin concerne une importante organisation criminelle accusée de l’abus d’une charge publique à des fins personnelles qui a érodé la confiance du public envers l’État et les institutions, a réduit l’efficacité et l’équité des politiques publiques par le détournement de l’argent du contribuable destiné aux écoles, aux routes et aux hôpitaux, ce depuis l’AVC de l’ancien Président Ali Bongo Ondimba en octobre 2018.

Si les sommes perdues sont considérables, elles ne constituent pas le plus lourd tribut. La corruption mine la capacité de l’État à promouvoir une croissance économique qui profite à tous les citoyens. Elle empêche la population de tirer pleinement parti de la richesse provenant des ressources naturelles du pays. Étant donné que l’exploitation pétrolière ou minière génère des profits faramineux, elle incite fortement à la corruption.

Néanmoins, en pleine Ve République, la volonté politique de l’actuel Chef de l’État Brice Clotaire Oligui Nguema de bâtir des institutions budgétaires solides et transparentes dans l’ensemble du secteur public, peut venir à bout de la corruption et du blanchiment des capitaux.

Au final, le Procureur général Eddy Minang a même annoncé lundi 17 novembre 2025, au cours du 7e jour d’audience, la convocation de plusieurs personnalités de premier plan, dont l’ancien Trésorier-Payeur Général Yann Koubdjé et l’ancien Premier ministre Alain-Claude Bilie By Nze, ainsi que plusieurs directeurs de régies financières et d’établissements bancaires (BGFI, BICIG, UGB, Orabank) cités dans l’affaire. La date précise des convocations n’a pas été communiquée, mais cette démarche témoigne de l’importance accordée à la transparence et à la rigueur dans la gestion de ce procès historique.


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