Les risques sociaux de la taxe forfaitaire d’habitation au Gabon

Un débat public s’est ouvert sur l’instauration de la taxe forfaitaire d’habitation, annoncée lors du Conseil des Ministres du 4 décembre 2025.

Il est impératif d’analyser cette mesure fiscale à l’aune de la réalité socio-économique actuelle du Gabon.

En effet, notre pays le Gabon traverse une crise inflationniste sans précédent, l’instauration de la taxe forfaitaire d’habitation viendra sans doute pénalisé de nombreux ménages qui, bien que modestes, ont une consommation électrique plus importante. Ainsi, ce prélèvement (qui s’ajoute à la TVA et autres prélèvements déjà existants) va augmenter le coût de la facture d’électricité pour les ménages et les entreprises ce qui va entraîner une détérioraton de la qualité de la vie en société. Dans un contexte économique difficile marqué par la hausse des prix des biens et services, cela est perçu comme une pression fiscale supplémentaire sur le consommateur final qui peine déjà à joindre les deux bouts.

Je ne vous apprends pas qu’il existe un *taux d’imposition optimal* au dessus du quel toute taxe est perçue comme une pression fiscale ce qui va engendrer l’évasion fiscale et la fraude fiscale car certains ménages et industriels seront amener à adopter des comportements stratégique( trafic du courant SEEG, comportements clandestin etc…). Ces comportements vont entraîner la baisse du taux imposition. L’économiste américain Arthur Laffer présente trois situation d’imposition :

1 / À un taux de taxation de 0 %, les recettes de l’État sont nulles. Cette situation n’arrange personne car l’État ne pourra réaliser ses projets d’investissement.

2 / Si le taux d’imposition augmente, les recettes de l’État augmentent d’abord et l’État aura suffisamment de moyens pour financer ses projets de développement ( *Effet Arithmétique* ).

3 / Toutefois, si le taux d’imposition* devient excessivement élevé (au-delà du point optimal ), les recettes fiscales diminuent ( Effet Économique). Car « Trop d’impôt tue l’impôt » nous devons comprendre que l’augmentation continue et excessive des taux d’imposition finit par devenir contre-productive pour l’État.

-Impôt (taxe) sur la solidarité; -impôt (taxe) sur les ordures ménagères; -impôt (taxe) sur l’éclairage de la ville; -impôt ( taxe) sur la valeur ajoutée (TVA); -impôt ( taxe) sur la communication téléphonique (en 2026); -impôt (taxe) sur l’audiovisuel (canal+); -impôt sur l’immobilier; -impôt de la CNAMGS; -impôt (taxe) carbone; -impôt (taxe) sur les retraits bancaires de 5% (montant au-delà de 5 millions); – Et aujourd’hui la (taxe) forfaitaire d’habitation.

C’est pourquoi nous Citoyens éclairés nous disons NON à la TAXE FORFAITAIRE D’HABITATION.

Dans le même ordre d’idée, nous avons proposé les mesures suivantes : Ainsi, nous proposons ce qui suit afin de pallier ce problème.

A/ Propositions de Réformes Structurelles pour l’Assainissement Budgétaire:

1 /Plutôt que d’alourdir le fardeau des contribuables gabonais, l’assainissement des finances publiques doit passer par une orthodoxie budgétaire et une optimisation des recettes par la bonne gouvernance.

2 / Nous proposons un ensemble de solutions efficaces pour accroître les recettes fiscales et maîtriser les dépenses :

La lutte Anti-Corruption et Récupération des Fonds : Mener une offensive judiciaire et administrative pour récupérer les fonds détournés par les « mercenaires de la République » la young team et les Bongos Valentin. La restitution de l’argent volé constitue *la source de financement* la plus juste et la plus immédiatement disponible.

Rationalisation des Dépenses Publiques

Procéder à la suppression des institutions jugées « budgetivores » et sans impact social ou stratégique réel, afin de réallouer ces ressources vers des secteurs prioritaires (santé, éducation).

Flexibilisation et Plafonnement des Coûts Politiques : Mettre en œuvre une flexibilisation salariale des postes politiques et institutionnels (indemnités, avantages en nature, primes) pour aligner la rémunération sur les performances et le contexte économique national.

Orthodoxie Budgétaire et Financière : Imposer une discipline stricte dans l’exécution du budget de l’État, en veillant à la conformité des dépenses, à la transparence des marchés publics et à une gestion rigoureuse de la dette.

Financements Alternatifs et Écologiques :

Développer des solutions de financement non traditionnelles, notamment le financement pour la préservation de l’environnement par l’application stricte du principe « pollueur-payeur » via des taxes environnementales.

Révisitation des Recettes Extractives :

Engager une renégociation et une réévaluation des taxes pétrolières et des redevances, notamment celles liées à l’exploitation en zone offshore, pour garantir que le Gabon bénéficie d’une juste part de la richesse nationale.

En définitive, ces réformes structurelles offrent une voie bien plus vertueuse et socialement acceptable pour l’assainissement budgétaire, car elles attaquent la racine du problème au Gabon : la mauvaise gouvernance et le gaspillage des ressources du pays, sans pénaliser les citoyens.

Ghislain MAPANGOU MAPANGOU, économiste et acteur Politique.

Laisser un commentaire