« Quand l’école se lamente, la République vacille » par Lionel Giovani Boulingui

Il y a deux jours, j’interpellais publiquement nos concitoyens sur la situation préoccupante qui secoue aujourd’hui le ministère de l’Éducation nationale.

Je m’interrogeais alors sur les véritables motivations des mouvements annoncés, mouvements qui, à la lecture des faits, ressemblent fortement à une tentative de manipulation des consciences, destinée à préserver les intérêts étroits de l’équipe sortante. Plus grave encore : l’instrumentalisation flagrante de certains syndicats du secteur, avec la complicité manifeste de leurs leaders.

Je ne mesurais pas, à cet instant, l’ampleur du malaise. Car ce qui semblait être un simple dérapage s’est révélé être un mal profondément enraciné, gangrénant un secteur autrefois considéré comme la locomotive de la revendication socio-professionnelle dans notre pays.

Depuis cette publication initiale, ma page Facebook s’est transformée — malgré moi — en un véritable Mur des Lamentations.

Inbox et commentaires ont révélé un flot continu de griefs, de dénonciations, de témoignages poignants décrivant des pratiques avilissantes, indignes et contraires à toute éthique, que subissent silencieusement nos enseignants depuis des années.

Face à la gravité de ces plaintes, j’ai pris — en âme et conscience — la responsabilité d’élever de nouveau la voix.

Non par goût de la polémique, mais par devoir. Par solidarité. Par fidélité à notre République. Parce que ceux qui forment la jeunesse, ceux qui façonnent les élites de demain, ne peuvent continuer à exercer leur noble mission dans la misère, l’abandon et l’assujettissement.

Un pays qui se respecte, un pays jaloux de son avenir, ne peut reléguer l’enseignant au dernier rang.

Ne peut tolérer que les conditions d’exercice de cette profession cruciale soient aussi éloignées du confort, de la dignité et de l’excellence.

Le mépris de l’École est un crime silencieux contre la République. Il ne suffit pas, pour un ministre, d’afficher l’absence de grève comme garantie de bonne gestion.

L’Éducation n’est pas un décor politique. C’est un secteur sensible, stratégique, vital.

Ce que nous attendons, ce que la Nation exige, ce sont des réformes courageuses, des résultats perceptibles, une réduction du chômage, une montée qualitative du niveau des apprenants, et une formation capable de produire des cadres compétitifs, aptes à rivaliser sur la scène mondiale, dans ce village planétaire où seules la pertinence et la singularité forgent les nations fortes.

L’École est le cœur battant de la République. Quand elle faiblit, c’est le destin collectif qui chancelle.

Je resterai, pour ma part, fidèle à mon engagement : porter la parole de ceux qu’on n’écoute plus, amplifier les voix que l’on tente d’étouffer, veiller — sans relâche — sur les intérêts supérieurs de notre Nation.

La République demeure. Les hommes passent.

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