La rédaction de GABON INFOS LIVE vous livre une analyse du livre « La race, l’idéologie et la polarisation de l’Amérique à l’ère de la présidence Obama » traduit de l’anglais « Race, Ideology, and the Polarization of America in the Age of the Obama Presidency » publié en juin 2024, du Dr Blanchard ONANGA NDJILA, Conseiller à la Mission permanente du Gabon auprès des Nations Unies à News York.
Synopsis
En 2013, nous avons soutenu la thèse de doctorat intitulée Barack Obama et les organisations de défense des droits civiques : héritage, tensions, ajustements (2004-2010). Puis, en 2024, Brandon Rottinghaus, l’Université de Houston Justin S. Vaughn et la Coastal Carolina University ont publié les résultats de l’enquête d’experts travaillant sur le Project dénommé Presidential Greatness, menée du 15 novembre au 31 décembre 2023. Et dont l’objectif principal était de générer un classement couvrant les 46 présidents que l’Amérique a connus, du président George Washington à l’actuel président Joe Biden. Sur les 46 présidents répertoriés, Abraham Lincoln est arrivé en première place, tandis que le président Obama s’est classé à la septième (7e) place comme le plus grand président des États-Unis. Le classement occupé par l’ancien président Obama nous a donné une base morale pour réexaminer son premier mandat et certains événements qui ont imprégné le deuxième mandat de sa présidence afin de redécouvrir ses contours, d’une part. Étant donné, d’autre part, que les élections primaires et les caucus relatifs à l’élection présidentielle américaine de 2024 sont en cours, les Américains tentent de comprendre pourquoi, dans quel sens, et qui voter comme prochain président entre un candidat démocrate physiquement épuisé, Joe Biden, et un Donald Trump erratique, le candidat républicain. Tous deux font face à de sévères critiques de la part du public américain pour différentes raisons. Ces exemples concordants et parfois opposés ont fourni une justification parfaite pour la réévaluation de la présidence d’Obama. À cette fin, nous avons réécrit et analysé un thème différent de celui de notre thèse doctorale initiale. Ce thème qui sera toujours pertinent tant que l’Amérique restera l’Amérique, est relatif à la polarisation des États-Unis à travers la politique raciale et idéologique. D’où le titre – La race, l’idéologie et la polarisation de l’Amérique à l’ère de la présidence Obama. En transformant notre thèse doctorale originale en un tel sujet, nous avons l’intention de démontrer qu’après deux cent cinquante ans d’esclavage, un siècle de codes noirs, de lois Jim Crow et un héritage de terreur raciale caractérisée par le lynchage de milliers d’Afro-Américains, la première élection d’Obama, célébrée non seulement en Amérique mais dans le monde entier, a été qualifiée, à juste titre, d’historique. Le caractère historique de cette élection reposait sur le fait que pendant des siècles, les ancêtres des Afro-Américains ont été réduits en esclavage et que l’institution esclavagiste a conduit aux codes noirs et aux lois Jim Crow, comme déjà indiqué, à la ségrégation raciale suivie de siècles de lynchages au cours desquels les Afro-Américains, considérés comme des citoyens de seconde zone, ont été marginalisés socio-économiquement, culturellement et politiquement, d’une part. D’autre part, la présidence américaine, avant 2008, avait toujours été remportée uniquement que par des hommes blancs. L’élection d’Obama en 2008, et sa réélection en 2012 étaient donc censées transformer les États-Unis en une Amérique post-moderne, post-raciale et post-idéologique.
Nous soutenons que cette vision idéalisée de l’Amérique s’est avérée être incorrecte. Car avec le changement dans la démographie de l’Amérique, en plus de la peur des conservateurs américains blancs, ajoutée à celle des républicains de perdre l’Amérique au profit des minorités, en particulier les Noirs et les Afro-Américains, la présidence d’Obama n’a pas réussi à transformer l’Amérique en une nation post-raciale, ou post-idéologique. Au contraire, l’Amérique, soutenons-nous, est devenue encore plus une nation polarisée aux plans racial et idéologique. En raison de la politique identitaire, l’élection d’Obama a engendré une division accrue dans presque tous les aspects de la société américaine entre libéraux et conservateurs, ainsi qu’entre démocrates et républicains. Cette perception incompatible et presque irréconciliable de l’Amérique a presque rendu impossible, pour Obama, de gouverner de la manière la plus appropriée. Obama, qui fit campagne sur les notions de « changement, » « d’espoir » et, plus précisément, sur le principe directeur du « compromis, » de la « négociation » et de la « compréhension mutuelle, » fut confronté à un parti d’opposition – le parti républicain – qui n’était pas prêt à trouver des compromis ni à collaborer avec le premier président noir des États-Unis. Nous soutenons davantage que même s’il pouvait être vrai que l’opposition républicaine, aux initiatives législatives du président Obama, était due au fait que les partis démocrate et républicain ont des visions différentes de la notion de la politique, des politiques et des questions sociales, nous soulignons néanmoins que l’opposition des républicains était également motivée non seulement par des principes idéologiques mais aussi par des sentiments antinoirs ainsi qu’une haine explicite envers le premier président noir des États-Unis. De plus, nous faisons la démonstration selon laquelle, sur le plan social, les Amériques noire et blanche sont devenues racialement polarisées, et que les incidents raciaux qui se sont produits pendant la présidence d’Obama ont été exacerbés en raison de la couleur de sa peau. Nous insistons sur le fait que la question raciale fut aggravée en raison de points de vue idéologiques fortement opposés entre les démocrates progressistes et les républicains conservateurs, tout en démontrant comment l’Amérique fut presque sur le point de se ruiner socialement. Les conservateurs blancs, en particulier, ont eu le sentiment de perdre leur pays en raison du changement démographique ayant conduit Obama à la Maison Blanche.
La perspective idéologique utilisée dans cet ouvrage permet de mettre en évidence les principes de l’idéologie libérale que nous contrastons avec celle des conservateurs. À cette fin, nous soulignons la position progressiste d’Obama sur des questions sociales telles que l’homosexualité et les droits des homosexuels, la nomination des juges à la Cour suprême des États-Unis, l’avortement, le deuxième amendement à la Constitution américaine, les valeurs familiales, le rôle du gouvernement fédéral dans la vie des Américains, la guerre en Irak ou l’économie. Pour chacune de ces questions de société, nous comparons les positions d’Obama à celles du sénateur républicain John McCain, son adversaire lors de l’élection présidentielle générale de 2008. En outre, nous utilisons une approche sociologique pour examiner les incidents raciaux qui se sont produits pendant la présidence Obama. À cette fin, nous analysons plus d’une vingtaine d’enquêtes, de sondages et de statistiques pour étayer nos principaux arguments. Ils sont réconfortés par la vision de l’opinion publique américaine sur la plupart des incidents raciaux et idéologiques ayant polarisé l’Amérique sous l’ère Obama. Les sondages USA/Gallup nous permettent d’examiner statistiquement, et de maintenir la polarisation raciale et idéologique entre le binaire Noir/Blanc tout en faisant de même pour les républicains et les démocrates. Le Bureau du Recensement des États-Unis nous a fourni des données démographiques au compte de l’année 2008. Nous examinerons des données d’une quinze d’États américains. Nous utilisons un rapport d’enquête du ministère américain de la Justice pour souligner comment la police de la ville de Ferguson abuse de son pouvoir pour discriminer sa population noire et afro-américaine, exacerbant ainsi les relations raciales entre les policiers blancs et les Noirs. Cet état de fait a d’ailleurs conduit au meurtre du jeune Afro-américain du nom de Michael Brown. Nous examinons les statistiques du Pew Research Center pour révéler comment l’opinion publique américaine est restée polarisée aux plans racial et idéologique concernant les verdicts de non-culpabilité rendus par le Grand Jury, liés à la fois aux décès d’Éric Garner et de Michael Brown. Le Bureau de la Gestion et du Budget américain (OMB), nous a fourni la plupart des chiffres et données utilisés dans l’examen du plan de relance de l’économie américaine.
Dans cet ouvrage, nous soutenons qu’en raison des idéologies divergentes des partis, Obama n’a pas réussi, une fois devenu président, à collaborer efficacement avec le Parti républicain et ses dirigeants dont le seul objectif était de faire de lui un président n’ayant exercé qu’un seul mandat, et non pas deux, à la tête des États-Unis. Ils se sont ainsi révélés comme le parti du « Non » qui s’opposât aux réformes législatives de l’administration Obama. Pendant l’adoption de la réforme des soins de santé, l’Amérique est devenue plus polarisée aux plans racial et idéologique entre Noirs/Blancs, Républicains/Démocrates, Conservateurs et Libéraux. La majorité des membres du parti démocrate au Congrès, pendant la moitié du premier mandat d’Obama, a été forcée de faire passer ses réformes législatives majeures sans que les républicains ne votent en faveur de celles-ci.
Cet ouvrage comporte un double objectif :
(1)-démontrer qu’indépendamment de l’élection d’Obama en tant que 44e président américain, l’Amérique n’est pas devenue une nation post-raciale, encore moins post-idéologique. Mais qu’au contraire, l’Amérique est devenue plus polarisée aux plans racial et idéologique. En raison de cette polarisation, affirmons-nous, (2)- Obama ne réussit pas à collaborer efficacement avec le Parti républicain.
La caractéristique de cet ouvrage, qui le distinguerait des autres ouvrages, serait le fait pour nous d’avoir mené un travail de terrain aux États-Unis. Pendant notre séjour, nous avons recherché et soumis aux entretiens plusieurs experts de la politique américaine issus d’idéologies et de partis politiques américains. Nous avons soumis aux entretiens des experts du mouvement des droits civiques, des professeurs d’université, des professeurs de littérature afro-américaine et des experts de la culture américaine. Ces entretiens originaux sont intégrés au présent ouvrage. Nous les avons conservé parce qu’ils ont servi notre thèse doctorale au même titre que cet ouvrage. Leur maintien prouve également que nous avons effectué des recherches et vécu l’objet de cette étude. Alors jeune doctorant inscrit dans une université européenne, nous avons dû séjourner aux États-Unis (condition de résidence, pour ainsi dire) afin de prendre part aux élections d’Obama en 2008 et 2012, en sa qualité de premier président noir des États-Unis. La plupart des incidents de polarisation raciale et idéologique examinés dans cet ouvrage se sont produits lors de notre travail de terrain, en Amérique. Par conséquent, à l’instar de notre thèse doctorale originale, cet ouvrage représente plus qu’une simple compilation de citations et d’analyses tirées des œuvres d’experts. Bien au contraire, il s’agit d’un ouvrage basé sur une recherche rigoureuse, empirique, grâce aux divers entretiens personnels enrichissants, et aux informations recueillies pendant notre séjour aux États-Unis dans le but d’effectuer notre recherche initiale.
Pendant que nous faisions du travail sur le terrain, nous avions voyagé à travers les États-Unis. En prévision de la rédaction de notre thèse doctorale, sur laquelle cet ouvrage est basé, en 2005, nous nous sommes rendus à Atlanta, dans l’État de Géorgie où nous avions visité le centre dénommé Dr. King Center for Non-Violence Social Change. Lors de cet important séjour, nous avions appris l’histoire du mouvement des droits civiques, à la suite de nos entretiens avec certains militants ayant fait partie de ce mouvement. Entre 2008 et 2010, nous nous sommes rendus à Memphis, dans l’État du Tennessee afin de visiter le Lorraine Motel. Nous y avions appris, lors de ce séjour, l’histoire relative à l’assassinat du Dr. King le 4 avril 1968. De plus, entre 2010 et 2012, nous avons effectué un important déplacement à Chicago, dans l’État de l’Illinois. Nous nous sommes rendus au siège de l’organisation Rainbow Push Coalition où nous avions rencontré le Révérend Jesse Jackson. Ce dernier nous avait recommandé à son assistante, le Dr. Jannette Wilson. Elle fut soumise à un entretien lié à la place du Révérend Jesse Jackson dans la politique américaine. Nous nous sommes également rendu à Kansas City, dans l’État du Missouri, en 2010 pour assister à la 101e convention annuelle de l’organisation NAACP. Nous avions profité de cette occasion pour mener des entretiens avec les membres de cet organisation. Pendant la même période, nous avions effectué des déplacements dans l’État de l’Iowa. Nous nous sommes rendus à la fois à l’Université de l’Iowa, et à l’Université William Penn. Lors de ces deux visites, nous avions soumis aux entretiens, le professeur Horace Porter et le Dr. Charles Klink, au sujet de l’élection de Barack Obama en 2008 et de sa présidence. Alors que nous séjournions toujours dans l’État de l’Iowa, nous avions effectué des recherches approfondies à la State Historical Society of Iowa sur Barack Obama, Hilary Clinton et John McCain. De plus, pendant notre séjour dans l’État de l’Iowa, nous avions également visité le musée afro-américain de Cedar Rapids. Nous y avions recherché l’impact des participations, aux élections présidentielles, du Révérend Jesse Jackson en 1984 et 1988, sur les Afro-Américains et l’Amérique. Toutes les informations recueillies lors de nos recherches sur le terrain ont été incorporées dans la thèse originale, et nous en avions également utilisé une partie pour rédiger le présent ouvrage.
Dans la présente étude, même si nous différencions les démocrates des progressistes, des libéraux, des centristes et des démocrates conservateurs d’une part ; et les républicains des conservateurs, des centristes ou de la droite, d’autre part, nous utilisons les termes « démocrate », « progressiste » et « libéral » au sens Américain du terme, pour signifier les démocrates de gauche. D’un autre côté, nous utilisons les termes « républicain », « conservateur » et « la droite » pour signifier les républicains. À cette fin, nous avons divisé notre ouvrage en quatre parties.
La première partie intitulée – L’élection historique d’Obama en 2008 – comporte trois chapitres. Nous considérons cette première partie comme une introduction. Ici, nous passons brièvement en revue l’élection d’Obama en tant que premier président noir des États-Unis. Ainsi, nous revenons brièvement sur l’élection générale qui a opposé Obama au sénateur McCain et conduit directement à l’élection d’Obama comme 44e président des États-Unis. Nous examinons par ailleurs les groupes raciaux et ethniques qui ont le plus probablement voté en faveur de la première élection d’Obama et les raisons de leur choix.
Nous relevons, au passage, au chapitre I , que la première élection d’Obama a été considérée comme historique car avant 2008, l’Amérique était dirigée par des hommes blancs. Dans le même temps, les Afro-Américains restaient issus d’une longue lignée d’ancêtres esclaves, naviguant à travers les codes noirs, les lois Jim Crow et la ségrégation raciale. Les Noirs et les Afro-Américains étaient marginalisés économiquement, socialement, culturellement et politiquement à l’époque où les théories raciales les considéraient comme moralement et mentalement inaptes à occuper certaines fonctions sociales. En raison de cette histoire, lorsqu’Obama a été élu en 2008, une partie de l’Amérique, représentée majoritairement par quelques conservateurs et républicains blancs, pensait que les attitudes et les mentalités relatives à la question raciale allaient changer. Ils pensaient, en effet, que les opinions divergentes au sujet de l’égalité, de la justice, de l’équité et de l’avenir de l’Amérique allaient prendre fin.
Au chapitre II nous évaluons comment, pendant la campagne présidentielle de 2008, Obama avait stratégiquement décidé de s’abstenir de discuter de la question raciale, et restât au-dessus de la mêlée en fournissant des réponses objectives chaque fois que la question raciale se posait entre Noirs et Blancs. Nous passons spécifiquement en revue l’incident racial de Jena Six en 2006 qui s’est produit dans la ville de Jena, en Louisiane. L’examen de cet incident racial permet d’établir la différence d’approches et de tactiques entre Obama et les leaders noirs des droits civiques, au sujet de la question raciale. Leur différence de points de vue sur la question raciale était due au fait qu’Obama était candidat à la présidence des États-Unis. Il désirait ardemment embrasser tous les groupes ethniques, tout en gardant les électeurs noirs enthousiastes sans vouloir s’aliéner la race blanche. Son approche différente de celle des leaders noirs des droits civiques lui a causé bien des dissidences avec ces derniers. Elle aggravât, par ailleurs, les tensions raciales entre les communautés blanches et noires.
Au chapitre III, enfin, nous posons une question rhétorique qui est de savoir si après l’élection d’Obama, l’Amérique est devenue une nation post-raciale. C’est-à-dire si les tensions raciales ont-elles cessé de se produire entre les Noirs et les Blancs ? En guise de réponse, nous soutenons que l’Amérique est restée polarisée racialement ; les sentiments antinoirs ainsi que la haine contre les Noirs ont même pris de l’ampleur, confirmant ainsi la thèse selon laquelle l’Amérique n’a jamais été une nation sans ségrégation raciale ni problématique idéologique.
La deuxième partie intitulée – Une nation racialement polarisée – qui est la continuité de la première partie, montre comment l’Amérique est devenue davantage polarisée sur le plan racial après l’élection d’Obama, sortant ainsi l’Amérique de l’illusion de la fin des luttes raciales et idéologiques. Cette deuxième partie est composée de quatre chapitres. Avant de discuter de l’arrestation du professeur Henry Louis Gates, nous examinons le cas de Shirley Sherrod, et comment le mouvement Tea Party dirigé par des conservateurs blancs a créé une controverse ; comment la Maison Blanche et l’administration Obama ont été induites en erreur à travers un scandale fomenté contre une influente femme noire du Ministère de l’Agriculture opposant celle-ci à un fermier blanc dans l’État de Géorgie. Nous démontrons comment cet incident signe la forte polarisation raciale de l’Amérique, après la première élection d’Obama, et comment tout malentendu entre Noirs et Blancs était alors subjectivement amplifié. À partir de cet incident, nous avons réexaminé l’arrestation du professeur Henry Louis Gates, tout en démontrant comment l’Amérique blanche a toujours semblé dicter la question raciale aux États-Unis. Si bien que même en tant que président, Obama ne pouvait pas exprimer son point de vue de manière honnête sur les incidents liés à la question raciale opposant le binaire Noir/Blanc. Comme exemple, un « sommet » de réconciliation eut lieu parce que la majorité blanche était mécontente de l’approche adoptée par le président. Ainsi, soutenons-nous qu’en réalité l’Amérique devenait de plus en plus polarisée parce qu’un homme noir était locataire de la Maison Blanche. Aussi, l’ouvrage montre que, outre les deux incidents raciaux (le cas Shirley Sherrod et l’arrestation du professeur de l’Université Harvard, Louis Gates) survenus au cours du premier mandat d’Obama, les tensions raciales continuèrent de se produire accentuant ainsi le clivage Noir/Blanc pendant son deuxième mandat. Sur ce, les chapitres trois et quatre passent en revue les meurtres de Trayvon Martin et de Michael Brown, deux jeunes Afro-Américains tués lors du deuxième mandat d’Obama. Nous soutenons que le meurtre de Trayvon Martin a mis en évidence la brutalité policière contre les jeunes hommes, femmes et enfants noirs non armés, et que les meurtres récurrents de jeunes Noirs ont donné l’impression que les forces de police américaines tuaient intentionnellement des jeunes hommes noirs mettant au jour un désir inconscient, phantasmatique d’extermination de la race noire. Ainsi, le meurtre de Trayvon Martin réactivât la montée du mouvement Black Lives Matter et amplifiât des incompréhensions entre le binaire Noir/Blanc.
Concernant le cas du jeune Afro-américain, Michael Brown, nous soulignons que son meurtre a exacerbé la question raciale aux États-Unis. Le président Obama s’est retrouvé, une fois de plus, pris entre les deux races. Le meurtre du jeune Michael Brown nous a permis de souligner comment la police de la ville de Ferguson – force de police dominée par les Blancs – discrimine racialement et intentionnellement ses habitants noirs et afro-américains. D’ailleurs, l’enquête diligentée à cet effet par Éric Holder, premier Afro-américain à occuper le poste de ministre de la Justice des États-Unis, a été perçue comme étant motivée par des critères raciaux, non objectifs. Ainsi, les conservateurs blancs et les républicains, en particulier, ont fustigé son initiative tout en accusant le président Obama de politiser le meurtre de Michael Brown. Du coup, redoutant la réaction des conservateurs blancs, le président Obama fut contraint de ne pas exprimer son véritable point de vue quant à cet événement qualifié d’acte antinoirs.
La troisième partie intitulée– Une nation divisée idéologiquement – se composant de trois chapitres, nous permet d’examiner l’idéologie progressiste et démocratique américaine pour permettre aux lecteurs de mieux cerner les questions y relatives. Pour ce faire, nous passons en revue, au premier chapitre, les positions centrales des démocrates sur les questions sociopolitiques. Nous soulignons les positions centrales d’Obama lors de l’élection présidentielle de 2008 et les comparons à celles du sénateur John McCain. Nous passons ensuite en revue les positions des deux candidats sur des questions sociales et la politique liée à l’avortement, au mariage homosexuel, à la nomination des Juges à la Cour suprême des États-Unis, au deuxième amendement à la Constitution américaine, au rôle du gouvernement fédéral, à l’économie américaine, à la guerre et à la discrimination positive. Nous démontrons que les points de vue des deux candidats sur ces questions sociétales ont contribué à la polarisation des partis républicain et démocrate. Pour notre part, cette polarisation s’est matérialisée dès la première élection d’Obama en tant que Président des États-Unis.
Dans le deuxième chapitre, nous passons essentiellement en revue les valeurs familiales associées au parti démocrate. Cependant, nous démontrons comment Obama s’est écarté de la perspective libérale pour en parler de manière conservatrice. Néanmoins, nous soulignons également un incident qui lui est arrivé en raison de sa position conservatrice et de son éloignement de son idéologie fondamentale. Nous soulignons les différences entre les idéologies conservatrices et libérales. Nous examinons ces différences pour démontrer comment la différence idéologique entre les républicains et les démocrates s’est aggravée lors de l’élection générale de 2008. Nous démontrons, en outre, au dernier chapitre, comment l’administration Obama rencontrât une opposition exceptionnelle de la part des républicains. L’opposition lancée par les conservateurs et les républicains, même si elle eut des motifs politiques et idéologiques légitimes, ne fut pas toujours une opposition de principe. Nous soutenons, en outre, que le sentiment antinoir explicite, ainsi que la haine contre le président, à cause de sa race « noire », jouèrent un rôle non négligeable dans l’opposition et l’obstruction qu’il reçut de la droite américaine.
La dernière partie de cet ouvrage intitulée – L’administration Obama contre l’obstructionnisme républicain– examine l’opposition républicaine sans précédent à Obama au cours de ses mandats présidentiels. Cette partie, qui comporte cinq chapitres à savoir : – 1°la nomination des Juges à la Cour suprême ; 2°l’adoption de la loi Matthew Shepard et James Jr. ; 3° la réforme du système éducatif ; 4°la reprise économique des États-Unis et 5° la réforme du système de santé américain –, souligne comment, au cours du premier mandat d’Obama, le Parti républicain est devenu le parti du « non. » Le parti dont la principale caractéristique était devenue celle de dire « non » à Obama, sans raison valable ni objectivité. Pour chacun de ces chapitres, nous démontrons comment, d’un point de vue législatif, les partis démocrate et républicain se sont davantage polarisés sur le plan idéologique. Nous soutenons que cette polarisation, imputée à Obama par le directoire du parti républicain, l’a empêché de tenir l’une de ses promesses de campagne, notamment celle de trouver un compromis avec le Parti républicain. Du côté républicain, l’opposition aux réformes et aux politiques sociales initiées par Obama était dirigée par Éric Cantor, l’ancien sénateur de la septième circonscription électorale de l’État de Virginie et ancien président du caucus républicain au Sénat, John Boehner, ancien président de la Chambre des représentants, président du caucus républicain et Mitch McConnell, ancien chef de la majorité républicaine au Sénat – trois puissants hommes blancs. Du côté démocrate, en plus d’Obama, de son chef de cabinet de l’époque, Rham Emmanuel, de Nancy Pelosi, ancienne présidente démocrate de la Chambre des représentants et de Harry Reid, ancien chef de la majorité démocrate au Sénat, Obama a pu faire passer la plupart de ses réformes et initiatives politiques sans qu’aucun républicain ne participe à la matérialisation de l’une d’entre elles. Au contraire, soutenons-nous, ils ont passé du temps à faire de l’obstruction, à s’opposer et, encore une fois, à dire « non » à Obama. En outre, nous démontrons comment, avec l’adoption de la réforme du secteur de la santé, les idéologies progressiste et conservatrice atteignirent un niveau d’opposition très élevé concernant la politique américaine, avec « zéro » vote de la part des républicains lors du passage de cette réforme. Nous examinons également la position de certains législateurs démocrates qui votèrent contre la réforme de santé en raison de la politique identitaire. En sus, nous analysons la façon dont le vote racialisé de la réforme des soins de santé polarisât davantage les républicains et les démocrates, les conservateurs blancs et les libéraux noirs. Car pendant que les républicains battaient en brèches la réforme de la santé, du côté des libéraux noirs, les dirigeants des organisations noires des droits civiques s’investissaient dans la lutte pour faire passer cette réforme. Pour ce faire, non seulement ils défendaient le président Obama contre les critiques républicains et conservateurs, mais ils faisaient pression sur les élus démocrates indécis pour qu’ils votent en faveur de ladite réforme.
Cette étude s’adresse en priorité aux spécialistes, aux étudiants en histoire et en politique américaine, ainsi qu’à tout lecteur intéressé par la présidence Obama, les questions raciales, idéologiques et politiques américaines. Enfin, cette étude pourra également servir aux universitaires américains, européens, Asiatiques ou Africains travaillant sur le racisme et la brutalité policière en Amérique.
Cet ouvrage est publié en Angleterre par Ethics International Press. Il est vendu en Angleterre, en Europe, et en Amérique.
Biographie de l’Auteur :
Ancien diplomate, Dr. Blanchard ONANGA NDJILA est un spécialiste interdisciplinaire de la culture américaine. Il est spécialiste du mouvement des droits civiques, et des institutions politiques américaines. Il est également spécialiste de la présidence Obama. Enseignant permanent au département d’anglais de l’Université Omar Bongo (UOB) depuis 2013, c’est un chercheur-interdisciplinaire, ayant enseigné le français, l’anglais, les études américaines, les études afro-américaines, et les études de communication dans d’autres universités telles que l’Université de l’Iowa et l’Université William Penn aux États-Unis ou il y dispense des cours de composition anglaise, d’études afro-américaines au Rivermont Collegiate. Il est marié et père de quatre enfants.
Il a par ailleurs publié un certain nombre d’ouvrages dont :
– Why Black Lives Matter – A Socio-Historical Contextualization of the Lives of Blacks In America, 1857-2023, (ouvrage académique publié en Angleterre, (2024),
–Douleur et douceur – la Poésie du conte saisonnier ( poésie publiée aux USA (2023),
–Nkani – Une prophétie africaine (roman publié en France et aux USA (2021),
– Onkere – L’histoire de lutte, de résilience et de détermination d’un jeune africain (roman publié au Gabon et aux USA (2021).

