L’incident survenu à l’UDB entre le Secrétaire Général du parti et un élu national, relativement au vote de la taxe forfaitaire d’habitation, vient remettre au goût l’une des incongruités relevées par nos soins, lors des discussions sur le projet de la nouvelle constitution, avant son adoption.
En effet, en laissant la possibilité aux élus en indélicatesse avec les formations politiques qui ont présenté leurs candidatures aux élections, de conserver leurs mandats au parlement, même en cas d’exclusion, le législateur gabonais ne savait pas qu’il était en train d’ouvrir une porte qui pouvait être difficile à refermer à l’épreuve des faits.
À tout seigneur, tout honneur, l’UDB, la principale force au politique au parlement serait en train d’en faire les frais, de cette disposition qui paraît liberticide, mais qui, en principe donne la possibilité à l’élu d’exprimer dans son vote les véritables aspirations des populations qu’il est censé représenter au parlement.
Cette liberté laissée à l’élu d’un parti de se comporter dans l’exercice de son activité parlementaire, en élu national de la République, semble mal perçue par dans la macrocosme politique.
En effet, les évolutions apportées dans le corpus légal de notre pays, devraient amener les hommes politiques en herbe et confirmés, à revoir leurs logiciels mentaux pour s’adapter à la nouvelle norme.
Il faudra se mettre en évidence, que les suffrages cumulés aussi bien par le Président de la République, lors de la présidentielle, que par son parti lors des dernières élections générales, sont la somme de la responsabilité que porte sur ses épaules le détenteur exclusif du pouvoir exécutif.
À ce titre, son Camp politique a l’impérieux devoir de briller par l’exemplarité, et de servir de fer de lance de l’observation de la Loi et de la norme.
Il faudra sérier les problèmes pour distinguer le parti du parlement. Autant le militant répond à la discipline du parti, autant le parlement répond au règlement des chambres, lequel condamne tout vote impératif. Entre les deux, le militant devenu parlementaire a la population, du moins la section du peuple qu’il est censé représenter.
C’est pourquoi les débats internes dans les partis politiques, ne devraient pas négativement impacter le travail parlementaire, encore moins éclabousser le rayonnement d’un parti, qui est soit dit en passant, la première force politique du pays.
Comment efficacement, jouer le rôle de locomotive de la politique, si le bâton devra servir d’outil d’aide à l’observation de la discipline du parti ?
Il faudra désormais assumer le choix inspiré ou proposer au législateur qui a accru le pouvoir de l’élu au détriment des partis, et qui permet à l’élu de s’affranchir un temps soit peu peu du tutorat de son parti pour se mettre véritablement au service de ses électeurs.
La démocratie est aussi à ce prix, un rapide apprentissage s’impose pour limiter le nombre d’exclusions dans les partis politiques, toute chose qui devra profiter aux groupes des indépendants dans les deux hémicycles.

