Le vote de la taxe d’habitation presqu’à l’unanimité par les parlementaires, en dépit de la levée des boucliers occasionnée par cette mesure dans l’opinion, n’est pas loin de nous rappeler une époque que l’on croyait révolue, du vote mécanique par les élus de l’ancien parti au pouvoir déchu.
Au-delà du militantisme qui devait, en principe, s’effacer lorsque l’on arbore l’écharpe et porte la qualité d’élu national, les parlementaires de la Vè République, ont la responsabilité d’opérer la rupture qui est attendue par le peuple entier qui aspire respirer l’ère du changement et non du changement dans la continuité.
En effet si le législateur a bien voulu protéger le parlementaire dans son activité en le préservant de l’influence du vote impératif, c’est parce qu’il souhaite et a toujours souhaité, l’indépendance des élus nationaux au parlement, au-delà des appartenances politiques et idéologiques.
Sinon comment justifier le vote massif d’une taxe d’habitation aussi contestée par ceux qui les ont porté au parlement pour défendre leurs intérêts, menacés en partie par cette taxe supplémentaire qui vient davantage accentuer la pression sur les frêles épaules du Gabonais déjà précarisé.
Élus du parti ou élus de la nation, les parlementaires doivent éviter de sombrer dans l’émotion du militantisme qui privilégie les intérêts du parti, au détriment de ceux de tout un peuple qui s’est démené sur le terrain comme un beau diable, pour les porter au parlement.
Leurs propositions de Loi sont impatiemment attendues au parlement, pour améliorer aussi bien, les conditions de vie des populations, que restaurer l’image du pays qui brille par une corruption endémique.
Le défi est grand et les enjeux sont multiples, aux parlementaires de se ressaisir pour éviter une fracture avec les soutiens qui lui ont porté au pinacle. Le Président de la République attend la production des parlementaires et pas forcément la discipline du militant qui soutient de façon mécanique une consigne sans analyse personnelle.

