« Les femmes et les hommes de l’ombre du Palais » par Petit-Lambert Ovono

Six mois après son élection du 12 avril 2025, le président Oligui s’apprête à livrer à la Nation le premier bilan de son action, articulée autour des six piliers du Plan national d’action et de leur déclinaison gouvernementale. Ce moment politique, attendu et scruté, ne saurait cependant être lu comme l’expression d’un leadership solitaire. Derrière l’homme d’État, il y a une équipe. Derrière la parole présidentielle, il y a des femmes et des hommes de l’ombre.

Car gouverner, c’est aussi s’entourer. Et bien s’entourer. Les conseillers présidentiels, les membres des cabinets civils et militaires, les experts sectoriels et stratégiques constituent le premier cercle de décision. Ils ne sont ni élus, ni visibles, mais leur influence est déterminante. Ce sont eux qui éclairent les choix, structurent les arbitrages, priorisent les urgences et traduisent une vision politique en actions concrètes.

La part de ces « braves hommes et femmes » dans les six premiers mois du pouvoir Oligui se mesure d’abord à la cohérence globale de l’action publique. Lorsque les six piliers avancent dans une même direction, lorsque le discours présidentiel épouse les actes gouvernementaux, lorsque la promesse se rapproche de l’exécution, c’est le signe d’un conseil organisé, compétent et loyal à l’intérêt général.

Mais leur responsabilité va plus loin. Le conseiller n’est pas un simple exécutant intellectuel. Il est un contrepoids, un éclaireur, parfois un empêcheur de décider trop vite. Sa loyauté véritable ne consiste pas à applaudir, mais à alerter ; non à flatter, mais à prévenir ; non à masquer les difficultés, mais à les exposer avec lucidité.

Dans une phase aussi sensible que les premiers mois d’un mandat, le rôle des conseillers est aussi de protéger le chef de l’État contre l’isolement du pouvoir. Le Président fort n’est pas celui qui décide seul, mais celui qui accepte la contradiction éclairée et le débat interne exigeant.

Au moment du bilan, une vérité s’impose : si les avancées sont réelles, l’équipe y a sa part ; si les lenteurs persistent, elle en porte aussi une responsabilité. Le succès ou l’échec d’un pouvoir se joue rarement au sommet seul, mais dans la qualité de son entourage.

En définitive, l’histoire jugera le président Oligui sur ses résultats. Mais elle jugera aussi, en creux, la valeur de celles et ceux qu’il aura choisis pour penser, conseiller et accompagner l’action de l’État. Car en politique comme en médecine, le diagnostic dépend souvent de la qualité de l’équipe autour du patient.

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