Il convient, avant toute chose, de clarifier un point fondamental : le Fonds monétaire international et la Banque mondiale n’ont pas vocation à « développer » un pays à la place de ses citoyens. Le développement relève d’abord et avant tout des femmes et des hommes d’un pays, de leurs dirigeants, ainsi que des choix politiques, économiques et institutionnels qu’ils opèrent.
Le FMI et la Banque mondiale sont des organisations internationales dont les États sont membres. À ce titre, ces derniers y contribuent financièrement chaque année, parfois à hauteur de montants considérables.
Le Gabon, comme de nombreux autres pays, participe donc activement au fonctionnement et à la pérennité de ces institutions.
Il est dès lors parfaitement légitime qu’un État confronté à des difficultés économiques ou financières sollicite leur expertise, leurs conseils techniques et, le cas échéant, un appui financier. Cela ne signifie nullement que le FMI ou la Banque mondiale se substituent aux autorités nationales, ni qu’ils prennent des décisions à la place du pays concerné.
La souveraineté demeure entière, et les choix finaux relèvent exclusivement des responsables nationaux.
Affirmer que « le FMI n’a jamais développé un pays » traduit surtout une méconnaissance profonde du rôle réel de ces institutions. Elles ne sont ni des gouvernements ni des acteurs directs du développement. Leur mission consiste à accompagner, conseiller, orienter et, parfois, à conditionner leurs appuis, mais jamais à se substituer à la responsabilité nationale. Le FMI ne gouvernera pas le Gabon, pas plus que la Banque mondiale ne construira le pays à la place des Gabonais.
En définitive, si le Gabon est membre de ces institutions et contribue à leur fonctionnement, il est non seulement légitime, mais cohérent qu’il fasse appel à leur expertise en cas de besoin. Le véritable enjeu ne réside donc pas dans le FMI ou la Banque mondiale, mais dans la capacité des Gabonais à comprendre le rôle de ces institutions et à assumer pleinement la responsabilité du développement de leur propre pays.
Justine Lek

