SOVI-SOVI : Quand la terre murmure et que le Gabon doit ouvrir les yeux

Du haut du mont Brazza de la Lopé, que les langues bantoues nomment SOVI-SOVI, la Murmure, le silence devient message.

Cette colline n’est pas un simple relief. Elle parle aux consciences. Elle alerte. Elle oriente. D’ici, tout se voit. Tout s’entend. Tout se surveille.

Depuis ce sommet chargé de symboles, le Président de la République a laissé son regard parcourir l’horizon, et son esprit s’interroger. Il a vu passer les trains. Longs. Lourds. Pressés. Cent soixante wagons, chargés à bloc. Une image brutale. Une question immédiate. Ils disent avoir accepté la transformation. Mais ils veulent tout vider avant 2032.

Pourquoi cette précipitation ? Pourquoi cette fuite en avant ? Pour constituer des réserves ailleurs ? Pour transférer hors du pays ce qui appartient à notre sol, à notre peuple, à notre avenir ? Le message est clair : soyons vifs, soyons vigilants.

Les discours ne nourrissent plus. Les garanties verbales non plus. Comme le rappelait un photographe : les promesses n’engagent que ceux qui y croient. Le Gabon, lui, exige désormais des actes.

L’ascension du mont Brazza a eu lieu le 25 décembre, jour de la Nativité. Une date lourde de sens. La montée ressemble à un chemin de croix. Elle rappelle les souffrances, les étapes, les sacrifices nécessaires avant d’atteindre le sommet. On ne parvient pas à la réussite sans effort, sans lucidité, sans conscience collective.

Au sommet, un frisson. Deux colombes immobiles, sentinelles silencieuses, semblaient observer la même scène. Comme si la nature elle-même interrogeait l’avenir. Alors une figure s’est imposée à l’esprit du Président : KUNTA KINTE. L’homme debout. Celui qui refuse de perdre son nom, sa terre, sa dignité.

Puis les paroles de NYONDA MAKITA, rappel ancestral et implacable : la liberté ne se concède pas, elle se protège ;la souveraineté ne se proclame pas, elle se construit. Oui, beaucoup de choses doivent changer. Car il n’est pas acceptable que tant de richesses quittent le pays sans calcul, sans évaluation, pendant que le peuple gabonais peine, souffre, attend. Personne n’y arrivera seul. Mais avec un peuple patriote, conscient et uni, tout devient possible. C’est pourquoi le Chef de l’État rappelle une exigence fondamentale : le Gabon ne doit jamais s’éloigner de l’esprit du 30 août, cet esprit que les anciens appellent NDONGO. Car une vérité demeure, immuable :bcelui qui tient les hauteurs tient aussi les profondeurs.

Du haut de Sovi-Sovi, le Gabon ne regarde plus passer son avenir. Il commence à le reprendre en main.

Sentinelle Bibang

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