L’histoire des nations ne se mesure pas à l’aune de l’impatience des hommes, mais à la solidité des fondations qu’ils acceptent de bâtir ensemble. Au sortir d’un scrutin historique qui a vu le triomphe de la volonté souveraine et l’onction démocratique portée sur la personne de Brice Clotaire Oligui Nguema, notre pays, le Gabon, se tient à la proue de son destin.
Je comprends le frémissement de nos attentes. Après des décennies de silence et d’immobilisme, l’aspiration au changement n’est plus une simple espérance, c’est une exigence vitale. Cependant, la restauration des institutions, ce noble chantier entamé dès le 30 août 2023, ne saurait se réduire à une œuvre de l’instant. Construire le Gabon de nos espérances demande cette vertu rare qu’est la patience stratégique.
Réparer une nation, c’est avant tout soigner ses structures profondes. L’élection récente n’est pas le point d’arrivée, mais le point de départ d’un septennat de reconstruction. La précipitation est l’ennemie des réformes pérennes :Diversifier notre économie pour sortir de la dépendance pétrolière exige des investissements structurels dont les fruits, comme ceux des grands arbres de notre forêt équatoriale, demandent du temps pour mûrir.
Le redressement des finances publiques et la lutte contre la corruption sont des batailles de longue haleine. Chaque décret, chaque réforme, chaque école construite est une pierre ajoutée à l’édifice de la 5ème République.
Nous avons choisi la stabilité en votant massivement pour la continuité de l’œuvre du CTRI devenue action présidentielle. Cette stabilité est le socle sur lequel repose la confiance des investisseurs et la paix civile.
Le Président élu a entendu nos cris, nos doutes et nos rêves. Mais l’urgence de nos besoins ne doit pas nous conduire à l’illusion des solutions de façade. Un État fort ne se décrète pas, il se forge dans la rigueur et la discipline.
« La route vers la félicité est un chemin d’effort. La patience n’est pas une démission, c’est la forme la plus haute de la sagesse politique. »
En ce mois de décembre 2025, alors que nous consolidons les bases de notre nouveau contrat social, restons unis. Ne prêtons pas l’oreille aux chants des sirènes de la division qui exploitent l’immédiateté pour fragiliser notre essor.
C’est l’occasion pour moi de nous souhaiter Meilleurs vœux à nous. Que cette année soit celle d’une patience féconde : non pas celle qui subit l’attente, mais celle qui prépare l’action, avec la rigueur et la lucidité nécessaires à l’écriture d’une œuvre majeure sur la gouvernance de notre pays.
Le Gabon nouveau, ce « Gabon digne d’envie », est en marche. Il demande à chacun de nous un dernier sacrifice : celui de laisser le temps à l’action de transformer la vision en réalité palpable.
Honneur et Fidélité à la Patrie.
Flavien Franck REBELA ROGOMBE, Sénateur de la 3e Législature, Ancien délégué Spécial

